Un consortium scientifique international édite une mise à jour du référentiel C-RADS
LUNDI 05 FéVRIER 2024
Le référentiel de comptes rendus standardisés de la coloscopie virtuelle (C-RADS), qui est l’un des plus anciens, vient de faire l’objet d’une mise à jour par un consortium international de chercheurs. Cette nouvelle version, publiée dans la Revue Radiology, introduit une nouvelle catégorie pour les rétrécissements diverticulaires de masse.

Parmi les systèmes de comptes rendus standardisés que l'American College of Radiology (ACR) continue de développer, le référentiel pour la coloscopie virtuelle (CLSV) par tomodensitométrie, intitulé (C-RADS), est l’un des plus anciens, puisqu’il est apparu en 2005. Il permet, comme les autres référentiels de ce type, de mettre en place une terminologie qui constitue ensuite la base des recommandations pour le traitement et le suivi des patients, ainsi que pour simplifier les travaux de recherche et faciliter l'évaluation des mesures de qualité et des résultats pour les patients.
Le référentiel de compte rendu standardisé pour la coloscopie virtuelle fait l’objet d’une mise à jour
C-RADS comprend des critères pour l'évaluation des lésions colorectales (catégories C0 à C4), ainsi que pour les lésions extra-coliques (catégories E0 à E4). La classifications des polypes et des masses colorectaux est associée à une recommandation applicable à la fois à la CLVS de dépistage et de diagnostic.
Bien que ce référentiel ait démontré, depuis son origine, son utilité et son efficacité, il semble nécessaire aujourd’hui de l’affiner afin de décrire plus précisément certaines évolutions de la pathologie qui sont apparues en nombre au cours du temps. C’est la raison pour laquelle un consortium international de chercheurs vient d’élaborer la version 2023 de C-RADS, publiée dans la Revue Radiology, et qui introduit plusieurs mises à jour importantes.
C-RADS, un référentiel qui prend en compte de nombreux critères anatomiques et techniques d’appréciation des polypes coliques
Pour rappel, un polype est défini comme une lésion homogène d’atténuation des tissus mous qui naît de la muqueuse colique, démontrant un point d’attache fixe à la paroi intestinale et se projette dans la lumière colique. Les polypes signalés à la CLSV mesurent généralement 6 mm ou plus, sans limite de taille supérieure spécifique. Les masses, y compris les tumeurs à propagation latérale mesurant au moins 30 mm, sont exclues de la définition des polypes et doivent être décrites et rapportées séparément.
L’élaboration de C-RADS tient compte tout à tour de l’atténuation TDM des polypes, de leur taille, des spécifications et recommandations de visualisation, de leurs caractéristiques morphologiques, de l'emplacement des lésions, ainsi que des pièges qui peuvent se présenter et introduire des biais pour la mesure des lésions. La classification et le suivi suggéré des lésions coliques dépendent de la définition de la lésion cible.
Une nouvelle sous-catégorie pour différentier les rétrécissements diverticulaires de masse
Cette classification va de C0, qui est réservé à un examen dans lequel une interprétation sûre des résultats du côlon n'est pas possible en raison de limitations techniques ou d'un manque de résultats d'études antérieures nécessaires à la comparaison, à C4, qui doit être utilisé pour la découverte d'une masse polypoïde mesurant 30 mm ou plus ou d'une masse d'apparence maligne. La CLSV a une sensibilité et une spécificité élevées dans la détection du cancer du côlon. Et c’est à travers cette caractéristique que les chercheurs ont pu réaliser la mise à jour de C-RADS, qui introduit une nouvelle sous-catégorie, C2b, spécifiquement pour les rétrécissements diverticulaires de type masse, qui sont probablement bénins.
De plus, la nouvelle version simplifie la classification extra-colique, en combinant les catégories E1 et E2 dans une catégorie extra-colique mise à jour de E1/E2 puisque, indépendamment du fait qu'un résultat soit considéré comme une variante normale (catégorie E1) ou un résultat sans importance clinique (catégorie E2), aucun un suivi supplémentaire n’est nécessaire. Cela simplifie et rationalise la classification en une seule catégorie, ce qui aboutit à la même recommandation de gestion.
Bruno Benque avec RSNA