Cancer du poumon : des taux de survie à 20 ans remarquables grâce au dépistage
VENDREDI 25 NOVEMBRE 2022
Le diagnostic du cancer du poumon à un stade précoce avec un dépistage par tomodensitométrie low dose améliore considérablement le taux de survie à long terme pour les patients atteints de cancer. C’est le résultat d’une étude internationale qui sera présentée au RSNA 2022.

Selon l'American Lung Association, le taux moyen de survie à cinq ans du cancer du poumon est de 18,6 %. Seuls 16 % des cancers du poumon sont diagnostiqués à un stade précoce et plus de la moitié des personnes atteintes d'un cancer du poumon meurent dans l'année suivant le diagnostic.
Un suivi de 20 ans du dépistage du cancer du poumon par scanner low dose
Alors que les traitements des cancers à un stade plus avancé avec une thérapie ciblée et l'immunothérapie ont progressé significativement, le meilleur outil dans la lutte contre les décès par cancer est le diagnostic précoce grâce à un dépistage par tomodensitométrie (TDM) low dose avant l'apparition des symptômes. Une étude internationale à grande échelle qui s'étend sur 20 ans sur ce thème sera présentée la semaine prochaine lors du congrès RSNA 2022 par le Pr Claudia Henschke, professeur de radiologie et directrice du Early Lung and Cardiac Action Program à la Icahn School of Medicine du Mount Sinai (New York – USA).
« Bien que le dépistage n'empêche pas les cancers de se produire, c'est un outil essentiel pour identifier les cancers du poumon à leur stade précoce lorsqu'ils peuvent être retirés chirurgicalement, annonce le Pr Henschke. Les symptômes surviennent principalement dans le cancer du poumon au stade avancé, donc la meilleure façon de détecter un cancer du poumon à un stade précoce est de s'inscrire à un programme de dépistage annuel. »
Un programme de recherche international présenté lors du RSNA 2022
Le Pr Henschke et ses collègues étudient depuis des années l'efficacité de la détection du cancer du poumon aux moyens du dépistage TDM low dose. Les efforts des chercheurs pour faire progresser cette procédure ont conduit à la création de l'International Early Lung Cancer Action Program (I-ELCAP). Lancé en 1992, ce programme de recherche multi-institutions et multinational a recruté plus de 87 000 participants de plus de 80 établissements de Santé.
En 2006, les chercheurs ont identifié un taux de survie à 10 ans de 80% pour les patients dont le cancer a été identifié par dépistage TDM. Pour cette étude, ils ont examiné les taux de survie à 20 ans. « Ce que nous présentons au RSNA est le suivi pendant 20 ans des participants à notre programme de dépistage qui ont reçu un diagnostic de cancer du poumon et ont ensuite été traités, ajoute le Pr Henschke. La principale conclusion est que, même après ce long intervalle de temps, les patients suivis ne meurent pas de leur cancer du poumon. »
Des taux de survie à 20 ans remarquables grâce au dépistage par TDM low dose
L'étude a révélé que le taux de survie à 20 ans était de 80 % pour les 1 285 participants à l'I-ELCAP qui avaient fait l’objet d’un diagnostic de cancer du poumon à un stade précoce. Le taux de survie des 139 participants présentant des nodules pulmonaires cancéreux non solides et des 155 participants présentant des nodules de consistance semi-solide était de 100 %. Pour les 991 participants avec des nodules solides, le taux de survie était de 73 %.
Les chercheurs ont également évalué la survie à 20 ans pour les cancers du poumon de stade 1A et pour les cancers du poumon de stade 1A réséqués mesurant 10 mm ou moins de diamètre moyen sur le scanner. Elle était de 86 %, quelle que soit la forme solide ou non, pour les premiers et de 92% pour les seconds. Les résultats montrent donc qu'après 20 ans, les patients diagnostiqués avec un dépistage par TDM low dose ont des résultats significativement meilleurs et qu’en enlevant chirurgicalement le cancer lorsqu'il est suffisamment petit, les patients peuvent être guéris efficacement à long terme.
Bruno Benque avec RSNA