Disparition des signes scanographiques de la pneumonie à Sars-CoV-2 à un an
MARDI 17 MAI 2022
Les formes peu graves de la pneumonie à Sars-CoV-2 ont tendance à voir leurs symptômes disparaitre avec le temps. C’est ce que montre une étude italienne publiée dans la Revue Radiology qui a suivi les patients pendant un an.

L’infection par le virus Sars-CoV-2 a tendance, pour beaucoup de patients touchés gravement, à faire durer les effets, notamment pulmonaires, de la maladie. Mais pour ceux qui n’ont été que peu affectés par le virus, les symptômes ont tendance à s’estomper avec le temps.
Étude de l’évolution de la pneumonie à COVID-19 par scanner thoracique à un an
La pneumonie à COVID-19 prend des formes évolutives dans le temps et ce sont ces changements qu’une étude italienne publiée dans la Revue Radiology tente d’illustrer, un an après l’infection, sur les images tomodensitométriques des poumons.
Dans cette étude prospective, les patients précédemment hospitalisés en raison d'une pneumonie au COVID-19 et explorés par imagerie ont été consécutivement inscrits entre mars 2020 et juillet 2021. Les critères d'exclusion étaient le syndrome de détresse respiratoire aiguë ou l'intubation/ ventilation mécanique, l’embolie pulmonaire et toute maladie pulmonaire interstitielle. Des tomodensitogrammes thoraciques volumétriques sans contraste à haute résolution ont été acquis à 3, 6 et 12 mois après le premier diagnostic et ont été comparés à la tomodensitométrie initiale.
Les signes radiologiques identifiés étaient des opacités en verre dépoli, une consolidation, une bande pleuro-parenchymateuse, une atélectasie linéaire, une bronchectasie/bronchiolectasie, une réticulation, ou un nid d'abeilles. La distribution de la prévalence des anomalies pulmonaires a été enregistrée pour chacune des trois périodes.
La plupart des symptômes disparaissent sur le scanner effectué un an après l’infection
Quatre-vingt-quatre participants (56 hommes ; âge moyen 61 ± 11 ans) ont été étudiés, objectivant des images en verre dépoli et des consolidations le plus souvent. Elles représentaient un score de gravité médian de 9 (score maximum possible 20), indiquant une atteinte pulmonaire modérée. La prévalence de base des images en verre dépoli a diminué de 100 % à 2 % des participants à 1 an, tandis que celle des consolidations est passée de 71 % à 0 % à 6 mois. Des anomalies de type fibrotique (bandes pleuro-parenchymateuses, atélectasie linéaire, bronchectasie/bronchiolectasie) ont été détectées à 3 mois (50 % des participants), 6 mois (42 %) et 1 an (seulement 5 %).
Parmi celles-ci, les bandes pleuro-parenchymateuses étaient les plus fréquentes, des changements fibrotiques (bronchiectasie/bronchiolectasie de réticulation et de traction) ont été détectés à 3 et 6 mois (2 %) et sont restés stables à 1 an, sans aucun signe de nid d'abeilles. À 1 an, les anomalies pulmonaires dues à la pneumonie au COVID-19 ont été complètement résolues chez 78/84 (93 %) participants.
Les anomalies pulmonaires résiduelles chez les personnes hospitalisées avec une pneumonie COVID-19 modérée étaient peu fréquentes sans aucun signe de fibrose au scanner thoracique à 1 an. « Nos résultats montrent que les anomalies pulmonaires résiduelles au scanner sont minimes à 1 an chez les patients qui ont subi une pneumonie COVID-19 modérée, concluent les auteurs. La récupération complète des changements dus à la pneumonie COVID-19 était présente chez 93% des individus. »
Bruno Benque avec RSNA