Édito - Le Ségur de la radiologie pour enfin améliorer la diffusion des comptes rendus
LUNDI 16 AOûT 2021
Le Programme Ségur en Radiologie vient de démarrer concrètement par la publication d’un Arrêté daté du 11 août 2021. Il s’agit de créer les conditions de mise à niveau des RIS afin qu’ils s’adaptent tous à la MSSanté, à l’INS ainsi qu’au DMP pour une circulation plus rapide des comptes rendus d’imagerie médicale.

Dans le cadre du Ségur du numérique en Santé, le secteur de la radiologie a fait l’objet d’un traitement spécial, le Programme Ségur en Radiologie, afin que tout l’écosystème se mette à jour avec les évolutions de la e-santé.
Une mise à niveau des RIS pour des comptes rendus plus rapides
C’est ainsi que les échanges des responsables de l’Agence du Numérique en Santé (ANS) avec les différents acteurs de la spécialité ont identifié la nécessité d’un envoi systématique des comptes rendus d’examens de Radiologie aux médecins demandeurs par messagerie sécurisée de santé (MSSanté) et aux patients par MSSanté Patients, d’une part, de l’alimentation systématique du dossier médical partagé (DMP), intégré désormais à l’entrepôt de données « Mon espace Santé », avec ces mêmes comptes rendus, permettant leur consultation par le patient et les professionnels de Santé d’autre part, et enfin de l’accès simplifié au DMP par le radiologue depuis son RIS pour parcourir des comptes rendus qui y sont déjà publiés.
Identitovigilance, Single Sign On et Messagerie Sécurisée de Santé
Cette évolution entrainera évidemment une mise à niveau des suites logicielles RIS installées dans les cabinets de radiologie libérale autant que dans les établissements de Santé intégrant une unité de radiologie diagnostique. Il s’agit en effet d’adapter ces solutions aux quatre référentiels et services socles que sont l’Identité Nationale de Santé (INS), pour une identitovigilance irréprochable pour chaque patient, l’outil d’identification « Single Sign On » appelé Pro Santé Connect (PSC), pour que les radiologues, manipulateurs d’électroradiologie médicale et personnels administratifs puissent accéder en toute sécurité au RIS et aux services numériques qui leur seront attribués, ainsi que, comme nous l’avons vu plus haut, la Messagerie Sécurisée de Santé (MSS) et le Dossier Médical Partagé (DMP).
Un processus de financement encadré par un texte législatif pour les éditeurs
Ce programme gouvernemental est bien évidemment accompagné d’un volet financement dont bénéficieront, dans un premier temps, les éditeurs de solutions, et par ricochet, les centres d’imagerie médicale. Ce processus dédié aux éditeurs est destiné à faire évoluer rapidement l’ensemble des RIS déployés en France selon les exigences des dossiers de spécification de référencement. Il est encadré par l’Arrêté du 11 août 2021 relatif à un programme de financement destiné à encourager l'équipement numérique des établissements et médecins radiologues ayant une activité radio-diagnostique - Fonction « Système d'information de radiologie » - Vague 1 qui établit les règles d’attribution de ces financements « aux opérateurs publics et privés du développement et de l'édition des services numériques en santé en contrepartie d'une opération informatique d'ensemble au bénéfice des établissements et médecins radiologues ayant une activité radio-diagnostique ».
L’ANS met à disposition des éditeurs, dans ce cadre, un Dossier de spécifications de référencement afin que ces derniers puissent être éligibles à ce processus. D’autre part, une action de développement des usages est mise en place par l’ANS pour inciter les structures d’imagerie aux usages numériques. Pour les cabinets de radiologie libérale en ville, des négociations conventionnelles spécifiques seront menées tandis qu’à l’hôpital c’est le Programme SUN-ES porté par la DGOS qui servira de support aux acteurs de la spécialité. Les comptes rendus d'imagerie médicale pourront enfin, espérons le, à la fin de ce programme, bénéficier d'une infrastructure suffisante pour une diffusion plus rapide et sécurisée vers les prescripteurs et les patients eux-mêmes.
Bruno Benque