PRODIGE 23, la nouvelle stratégie thérapeutique contre le cancer du rectum
MERCREDI 21 AVRIL 2021
Une nouvelle stratégie de traitement du cancer du rectum vient d’être validée par les résultats de l’étude PRODIGE 23 à laquelle ont participé 35 hôpitaux français, dont 12 CCLC. Il s’agit de la dispensation d’une chimiothérapie par FOLFIRINOX avant le protocole classique de chimio-radiothérapie suivie de chirurgie.

UNICANCER a publié, le 20 avril 2021, un communiqué relatif à une nouvelle forme de prise en charge du cancer du rectum. Cette annonce fait suite aux résultats de l’étude PRODIGE 23 pilotée par le Pr. Thierry Conroy, oncologue spécialiste des cancers digestifs et Directeur Général de l’Institut de Cancérologie de Lorraine.
Cette étude de phase III, nationale, randomisée, multicentrique et comparative, publiée dans le Lancet Oncology, a été menée chez des patients sujets à un diagnostic récent de cancer du rectum localement avancé (stades II ou III), valide une stratégie de chimiothérapie première par FOLFIRINOX (acide folinique, 5-fluorouracile, irinotécan, et oxaliplatine) en amont de la radiochimiothérapie préopératoire de référence. Elle a inclus461 patients issus de 35 hôpitaux français, dont 12 Centres de Lutte Contre le Cancer, de juin 2012 à juin 2017. Elle a été rendue possible par le partenariat de quatre groupes de recherche, ceux de l’intergroupe PRODIGE (FFCD, GERCOR, UNICANCER Gastrointestinal), et un groupe de recherche dédié au cancer du rectum, le GRECCAR.
Cette nouvelle stratégie thérapeutique permet aux patients d’augmenter leur survie sans rechute de 31%, de diminuer de 36% leur risque de survenue de métastases et des effets secondaires liés au traitement.La durée totale de traitement demeure identique à la stratégie de référence, mais l’ordre des traitements a été modifié et la chimiothérapie préopératoire a été renforcée (4 agents anticancéreux au lieu de 3) effectuée pour moitié avant l’opération, l’autre moitié étant réalisée après.
Après 4 ans de suivi du FOLFIRINOX, les chercheurs ont en outre observé seulement 1% de métastases découvertes avant la chirurgie (contre 4,7%), aucune maladie métastatique ou tumeur inextirpable découvertes lors de la chirurgie (contre 3,7%) ni aucune mortalité opératoire (versus 2%). La qualité de vie des patients s’en trouve améliorée et la tolérance au produit semble bonne, avec seulement 2% des patients qui ont présenté une neutropénie fébrile de grade 3-4 et 11% une diarrhée. Enfin, l’effet secondaire majeur au traitement par oxaliplatine, la neuropathie périphérique a diminué de 60%.
Paco Carmine