Comment rendre les comptes rendus d'imagerie compréhensibles pour les patients ?
MARDI 26 JANVIER 2021
Dans un monde de communication, il semble incohérent de constater que les comptes rendus d’examens d’imagerie soient difficilement compréhensibles pour les patients. C’est la raison pour laquelle des chercheurs australiens ont fait une revue des recommandations faites aux radiologues au niveau international dans ce domaine. Voici quelques morceaux choisis de cette étude publiée dans European Radiology.

Les comptes rendus d'imagerie se doivent réglementairement de contenir des informations ciblées sur l’identité du patient ou sur les spécificités techniques qui ont encadré l’examen notamment.
Mais, en tant que méthode principale de communication des résultats d'imagerie diagnostique entre le radiologue et le clinicien prescripteur, les bonnes pratiques sont, au niveau international, assez floues. Et les recommandations élaborées par les sociétés savantes ne ciblent pas le degré de compréhension de leurs patients. Une étude australienne publiée dans la Revue European Radiology tente de déterminer dans quelle mesure les guidelines relatives aux comptes rendus considèrent la compréhensibilité de ces derniers pour les cliniciens et les patients. Il est d’ailleurs étonnant de constater que les médecins prescripteurs soient suspectés de ne pas comprendre le contenu de tout compte rendu d’examen d’imagerie médicale.
Quoi qu’il en soit, les chercheurs ont identifié, sur les 611 documents potentiellement éligibles, 27 guidelines pour un examen du texte intégral. Six d’entre eux répondaient à leurs critères d'éligibilité. Ces documents représentaient les guidelines de l’Australian and New Zealand College of Radiologists (RANZCR), du Royal College of Radiologists (RCR - UK), de l'American College of Radiology (ACR), de l'Association canadienne des radiologistes (CAR), du Hong Kong College of Radiologists (HKCR) et de l’European Society of Radiology (ESR), publiées en 2011. Les informations relatives aux informations techniques, au contenu, au format et à la langue, ainsi que les caractéristiques visant à améliorer la compréhensibilité, comme les résumés en langage profane, ont été enregistrées et étudiées.
Les chercheurs ont identifié des incohérences entre les recommandations contenues dans les guidelines, la plupart ne considérant que rarement les patients comme capables de comprendre le contenu du compte rendu. Aucune guideline n'a fait de recommandations sur la communication des résultats relatifs au contexte clinique, ni d’initiative favorisant la compréhension par les patients, par exemple des résumés en langage profane.
Ainsi, bien que les patients désirent avoir accès à leur compte rendu, qu’ils reçoivent le plus souvent par le biais de leurs dossiers médicaux électroniques, seules deux guidelines prennent en compte le patient, et seulement pour indiquer que le radiologue déclarant doit considérer que le patient peut lire le rapport. Les méthodes pour réduire la détresse et l'anxiété des patients qui ont été explorées comprennent la reformulation des termes radiologiques pour utiliser un langage plus simple et plus neutre et des résumés en langage profane. L'insertion de données épidémiologiques de référence, comme elles existent dans les résultats de laboratoire, a également été proposée et étudiée. Mais aucune recommandation ne suggérait de viser les comptes rendus à un niveau d'alphabétisation spécifique.
Cet examen identifie une opportunité pour les futures recommandations de tenir davantage compte des préférences des cliniciens prescripteurs et des patients.
Bruno Benque avec European Radiology