Les apports de la radiographie thoracique dans la détection du COVID-19
LUNDI 30 MARS 2020
Une étude publiée dans la Revue radiologie stipule que les images de détection de la pneumonie au COVID-19 obtenues par radiographie pulmonaire sont sensiblement équivalentes à celles du scanner. Cependant, des différences sont à signaler, notamment pour le suivi des lésions.

La radiographie pulmonaire est parfois utilisée pour évaluer les patients COVID-19 lorsque la tomodensitométrie (TDM) n'est pas disponible. Cependant, une description détaillée des images de radiographie pulmonaire par rapport à l'évolution de la maladie fait défaut. Dans une étude publiée 27 mars 2020 dans la revue Radiology, les chercheurs ont analysé les résultats de la radiographie pulmonaire chez les patients atteints de COVID-19.
Une étude sur des patients COVID-19 systématiquement explorés par radiographie du thorax
Un total de 64 patients de quatre hôpitaux de Hong Kong ont été inclus du 1er janvier 2020 au 5 mars 2020 dans cette étude. L'infection au COVID-19 a été confirmée par polymérase à transcription inverse (RT-PCR) sur des écouvillons nasopharyngés et des écouvillons de gorge. Trente-neuf patients disposaient de résultats de RT-PCR en série au moment de la rédaction de l’étude. Tous les patients faisaient l’objet d’une radiographie du thorax (RThx) à l'admission, avec des contrôles RThx de suivi. Le moment d'apparition des symptômes a été obtenu à partir des données épidémiologiques publiques fournies par le Hong Kong Center for Health Protection.
Des images sensiblement similaires à celles obtenues au scanner
Selon cette étude, la principale caractéristique de la consolidation à la radiographie pulmonaire dans la pneumonie au COVID-19 est conforme aux séries de cas publiées précédemment, avec 58 des 64 patients qui se sont révélés positifs lors de la RT-PCR initiale, dont 59% présentaient des anomalies à la RThx de base. Six patients ont montré des anomalies RThx avant de se révéler finalement positifs par RT-PCR. La sensibilité de la RT-PCR initiale (91%) était supérieure à celle du de la RThx de base (69%). Les récupérations radiographique et virologique n'étaient cependant pas significativement différentes. La consolidation était la constatation la plus courante (30/64, 47%), suivie des images en verre dépoli (21/64, 33%), avec une distribution périphérique (26/64, 41%) et inférieure (32/64, 50%) et une implication bilatérale (32/64, 50%). La gravité des résultats de la RThx a, enfin, culminé à 10-12 jours à compter de la date d'apparition des symptômes.
Une utilité semblant inférieure pour le suivi de l’évolution de la maladie
Cette étude a d’autre part démontré que les résultats TDM décrits dans les études antérieures, en termes de localisation bilatérale, de distribution périphérique et de dominance de zone inférieure peuvent également être appréciés sur la RThx. Ces résultats suggèrent que la RThx peut jouer un rôle dans le dépistage initial de COVID-19 et peut éviter le passage systématique des patients en TDM afin de désengorger les services.
Reste que le rôle de la RThx semble moins pertinent dans la surveillance clinique, les sous-groupes de suivis à la fois de récupération virologique et radiographique, ne montrant pas de différence significative dans leur durée moyenne de récupération, alors que d’autres études ont montré une amélioration de la TDM avant que la RT-PCR ne devienne négative dans la majorité des cas.
Bruno Benque avec RSNA