Édito - L'interprofessionnalité, pivot de la qualité de vie au travail des manipulateurs
MERCREDI 02 MAI 2018
En publiant son nouveau Livret vert, l'UIPARM souhaite promouvoir la pluridisciplinarité pour les professionnels paramédicaux, en particulier des manipulateurs. Des notions comme la mobilité choisie ou la mutualisation des compétences, entre autres, favoriseront une meilleure qualité de vie au travail.

L'Union Inter-Professionnelle des Professionnels de Rééducation et médico-techniques (UIPARM), où les manipulateurs sont bien représentés, a publié le 2 mai 2018, un Livret vert qui a pour but de promouvoir la pluridisciplinarité comme base de la qualité de vie au travail dans les structures de soins.
Favoriser les recrutements sur la base de deux types d'activité
Elle élabore, dans ce texte, quatre propositions pour rendre les métiers paramédicaux plus attractifs et fidéliser ces professionnels pour aboutir à une meilleure qualité de vie au travail. Le premier axe de travail concerne la stratégie de recrutement des hôpitaux, qui doivent, dès l'entrée en formation des étudiants, organiser des rencontres avec les agents en place afin de se faire connaître auprès d'eux. Pour l'UIPARM, par ailleurs, l'hyperspécialisation des métiers ne doit pas empêcher la mutualisation des compétences pour bien appréhender les situations cliniques. Le Livret vert stipule ainsi que "l’hôpital doit favoriser les recrutements des professionnels sur la base d’un intérêt pour deux types d’activité – deux modalités techniques (ex : imagerie conventionnelle versus en coupe...), deux profils patients (ex : MCO versus SSR) ou deux secteurs de soins (spécialité médicale versus chirurgicale) –"
Mobilité choisie et valorisation des nouvelles missions des professionnels paramédicaux
Le deuxième item met en lumière l'accompagnement de la mobilité choisie. Le développement des compétences individuelles et collectives, favorisé par l'expertise transversale, la formation ou la recherche paramédicale, doit permettre aux professionnels paramédicaux de passer de l'hôpital à la ville, voire d'un service à l'autre. Cela pourrait créer une synergie par laquelle l'agent se nourrit de l'expérience des autres et enrichit les compétences de ces derniers. Le Livret vert indique ainsi que "l’hôpital doit faciliter l’accompagnement entre pairs, en valorisant les retours d’expériences et les mobilités choisies. L’hôpital doit être vecteur de richesse collective, d’organisation apprenante et de plaisir professionnel pour ses acteurs en mouvement."
Au-delà de la mobilité choisie, les nouvelles missions que l'on confie à ces agents, circonscrites à leur champ professionnel spécifique par les coopérations, les pratiques avancées ou l'éducation thérapeutique, mais aussi à visée transversale par la démarche qualité, la recherche paramédicale ou la gestion des vigilances, doivent déboucher sur des évolutions de carrières cohérentes. Le Livret vert souhaite ainsi que l'hôpital puisse " valoriser les nouvelles missions des professionnels, par des reconnaissances institutionnelles et statutaires (positionnement expert, reconnaissance du temps dédié, sujétion statuaire, etc.)
L'ensemble de ces disposition s’inscrivent dans une vision transversale aux secteurs d’activités et favorisent ainsi l'interprofessionnalité, dans une optique de territorialisation des parcours de soins tout en prenant en compte le patient nouveau, acteur de sa santé. L'UIPARM les place en tout cas parmi les facteurs essentiels de la qualité de vie au travail des professionnels paramédicaux d'aujourd'hui.
Bruno Benque