Injecter des cellules stromales mésenchymateuses contre les cancers radio-induits
MARDI 23 MAI 2017
L’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN) coordonne le programme Anthos, qui vise à mettre en place un traitement des lésions radio-induites par la radiothérapie abdomino-pelvienne par injection de Cellules stromales mésenchymateuses.

Le programme Anthos, coordonné par l'INstitut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN), vise à améliorer l’efficacité de la thérapie cellulaire utilisant les Cellules stromales mésenchymateuses (CSM) pour traiter les séquelles sévères après une radiothérapie pelvienne.
Traiter les lésons radio-induites par la radiothérapie
Lancé en février 2014 pour trois ans, il a été sélectionné dans le cadre de l’appel à projets Recherches partenariales et innovation biomédicale (RPIB) qui valorise les résultats de la recherche publique et leur transfert vers des applications industrielles dans le domaine de la santé. 3 à 5 % des patients traités par radiothérapie pour des cancers abdomino-pelviens développent des lésions radio-induites sévères qui peuvent parfois nécessiter un acte chirurgical à risque.
Injection de cellules stromales mésenchymateuses
Récemment, l’IRSN, le CHU Saint Antoine et le centre de transfusion sanguine des armées (CTSA Percy) ont montré sur différents modèles animaux mais aussi sur des patients traités à titre compassionnel (accident d’Épinal), que l’injection de CSM issues de moelle osseuse par voie intraveineuse améliore la cicatrisation des ulcères colorectaux. Ces récents travaux de l’IRSN ont permis de mieux comprendre les mécanismes d'action des CSM dans la réparation des tissus, notamment les molécules qui les activent. Le protocole thérapeutique actuellement utilisé en clinique (injection de CSM par voie systémique) pourrait être approfondi et le projet Anthos vise à tester différentes voies d’amélioration.
Améliorer l’efficacité du protocole par un biomatériau et des RGTA
L'objectif final est de proposer aux praticiens un protocole thérapeutique de grade clinique afin d'éviter l'intervention chirurgicale pour les lésions les moins sévères (grade III) et d'augmenter la cicatrisation après chirurgie sur les lésions les plus sévères (grade IV), voire pour le traitement d'autres maladies inflammatoires du colon (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique…). Pour améliorer l’efficacité de l’action des CSM, le projet Anthos va développer une stratégie thérapeutique qui associera les CSM à un biomatériau chargé de les protéger et à des agents de régénération tissulaire (RGTA). Il se propose ainsi de mettre au point le biomatériau adéquat, de mettre à profit les expériences in vitro sur des cultures cellulaires et d’évaluer le bénéfice thérapeutique in vivo sur un modèle de rat développant une ulcération colorectale radio-induite sévère combinant un acte chirurgical après irradiation.
Les résultats obtenus à l’issu de ce projet pourront mener à un essai clinique de cette nouvelle stratégie thérapeutique.
Thema Radiologie avec l'IRSN