Les radiologues engagent un bras de fer avec l'UNCAM
VENDREDI 03 MARS 2017
Campagne d’information auprès des patients, journée de mobilisation suivie d’une période de grève des rendez-vous téléphoniques, pétition mise en ligne, telles sont les actions qui ont été décidées par la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR) dans le bras de fer qui l’oppose à la CNAM, responsable de nouvelles baisses des tarifs des actes de radiologie.

Suite au refus de l’UNCAM de suspendre les deux mesures qui pénalisent les capacités d’investissements des structures de radiologie en secteur libéral mais aussi à l’hôpital, la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR) a décidé de passer à l’action dans les semaines à venir.
Déficits des centres d’imagerie en coupe et fermeture de cabinets
La FNMR rappelle, dans un communiqué destiné à argumenter sa position, que le forfait technique "ne fait pas partie des honoraires et correspond à l'amortissement (achat, maintenance, emploi des manipulateurs et des secrétaires, etc.)". Elle prévoit une augmentation des déficits des centres de scanner et d’IRM dont 18% et 5% sont déjà dans le rouge d’après une enquête qu’elle a réalisée en 2015. Le communiqué ajoute en outre que le modificateur Z "correspond aux contraintes d’investissement pour des équipements moins irradiants, ou pour des appareils de pointe permettant les activités innovantes » et amplifiera le phénomène de fermeture des cabinets de radiologie de proximité".
Grève des rendez-vous téléphoniques pour les examens d’IRM
La FNMR a donc décidé de réagir en prenant plusieurs décisions fortes. Elle organise, tout d’abord, une campagne d’information large des patients sur les motifs de ce mouvement, en mettant à disposition des cabinets des affiches, des dépliants à disposition des patients dans les salles d'attente, ou en diffusant l'information à travers les réseaux sociaux. Elle appelle, d’autre part, l’ensemble des médecins radiologues libéraux àobserver une journée de grève, le 23 mars 2017, suivie d’une grève de la prise des rendez-vous téléphoniques en I.R.M jusqu’au 31 mars 2017. Les patients seront invités à transmettre leur demande d’examen par courrier et, pour les cas les plus urgents, le médecin demandeur se mettra en rapport direct avec le médecin radiologue.
Combattre des mesures destinées à détruire la spécialité de radiologie
La FNMR a lancé, enfin, une pétition, mise en ligne sur son site "afin que les patients manifestent leur soutien à ces actions pour garantir la pérennité d’une radiologie moderne et efficiente au service de la meilleure prise en charge de la santé des Français". La Fédération rappelle plus que jamais que "la profession radiologique française, unie, radiologues libéraux, hospitaliers et internes en radiologie exige le retrait de ces mesures visant à détruire une spécialité médicale structurante sur le plan territorial et au centre de la démarche diagnostique". Elle annonce enfin que "ce bras-de-fer avec la CNAM … sera poursuivi au moins jusqu’à la discussion du prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale en octobre 2017 …"
Voilà qui annonce une situation de crise majeure à laquelle les tutelles ne devraient pas tarder à répondre…
Bruno Benque