ISMRM : dommage collatéral du décret Donald Trump
MERCREDI 01 FéVRIER 2017
Le récent décret anti-immigration promulgué par le Président Trump a contraint le board de la Société internationale de résonance magnétique en médecine (ISMRM) de prévenir ses membres citoyens des sept pays concernés inscrits à son congrès d'avril et qui ne pourront pas s'y rendre. Mais quid des bi-nationaux vivant en Europe ?

L’élection de Donald Trump à la Présidence des États-Unis provoque quelques remous, c’est le moins que l’on puisse dire, au sein de la communauté internationale.
Des coupes sombres dans les campagnes d’accès aux soins aux USA
Nous évoquions, dans nos colonnes avant les élections, son programme santé, qui allait à l’encontre, notamment, de l’Obamacare, ce vaste programme qui donnait accès, pour le plus grand nombre, aux soins de base à coûts réduits. De la même façon, les campagnes de dépistage du cancer étaient promis à un arrêt plus ou moins brutal. Ces mesures, bien qu’elles étaient susceptibles de toucher beaucoup de patients, n’avaient d’effet que sur le peuple américain.
Le décret Trump anti-immigration touche les éventuels participants aux congrès médicaux
Or il se trouve que, ces derniers jours, le Président des USA a fait passer un décret, le 27 janvier 2017, interdisant les ressortissants du Yémen, d’Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et d’Irak d’entrer sur le sol américain pendant quatre-vingt-dix jour. Du coup, les praticiens citoyens de ces pays ne pourrons se rendre aux différents congrès médicaux qui se tiendront chez l’Oncle Sam. C’est le cas pour le Congrès de la Société internationale de résonance magnétique en médecine, qui se tiendra du 22 au 27 avril 2017 à Honolulu (Hawaï).
Le message de compassion de l’ISMRM
Cette société savante s’est donc fendue d’un message, le 30 janvier 2017, envoyé à tous ses adhérents, en soutien à ceux qui sont susceptibles de ne pas pouvoir assister au congrès. Les membres du board de l’ISMRM qui l’ont rédigé assurent qu’ils apprécient « chaque membre de notre organisation, sans distinction de race, de couleur, de religion, de sexe, d'origine nationale, d'âge, d'invalidité, d'état matrimonial ou d'orientation sexuelle. » Il regrette de ne pas pouvoir, en l’état actuel des choses, « fournir des possibilités concrètes à tous pour présenter et discuter des recherches vitales tant pour les soins de santé que pour l'avancement de la compréhension scientifique. »
Quid de la participation des bi-nationaux d’Europe ?
L’ISMRM assure enfin surveiller étroitement cette situation, pour les ressortissants de ces sept pays, en fournissant toutes les mises à jour nécessaires concernant ce congrès annuel ou autres questions pratiques. Un bien beau message de compassion pour ces praticiens qui ne demandent qu’a venir se former pour améliorer la prise en charge de leurs concitoyens et qui sont trop peu nombreux pour que leur absence impacte significativement l’organisation de ce congrès. Sauf que le décret pourrait concerner également bon nombre de personnes ayant la double nationalité dans les pays d’Europe. Et là, ce serait sans doute plus problématique…
Bruno Benque