Évolution de la radiologie: le Pr JF Meder se montre rassurant
MARDI 14 JUIN 2016
Alors que la radiologie évolue dans un contexte d'incertitude, le Pr Jean-François Meder, Président de la SFR, nous a accordé une longue interview dans laquelle il se montre quelque peu rassurant. Démographie des radiologues, projet professionnel commun ou évolution du métier de manipulateur sont quelques thèmes qu'il a abordés à cette occasion.

Thema Radiologie: Quelles sont aujourd'hui les grands axes de l'activité du Président de la Société Française de Radiologie (SFR), ses fonctions, son rôle ?
Pr Jean-François Meder: Des radiologues, élus pour 4 ans travaillent en liens étroits avec une équipe de permanents dirigée par deux délégués généraux, Mme Isabelle Yvanoff et Mr Julien Simonnet. Il s’agit du président, du secrétaire général, le Docteur Marc Zins, de la trésorière, le Professeur Marie-France Bellin et d’un bureau composé de radiologues libéraux et publics. Les principales actions de la société sont les suivantes : formation (congrès, journées, enseignements en ligne, publications) soutien à la recherche en imagerie et à l’innovation, affaires professionnelles et relations internationales. La promotion de la radiologie française dans un grand nombre de pays est capitale ; rappelons que les Journées Francophones de Radiologie ont accueilli en 2015 plus de 60 nationalités différentes. Le président de la SFR est aussi président du conseil professionnel, qu'on appelle le G4. Ce conseil est un comité qui regroupe les 4 composantes de la radiologie, à savoir les 2 syndicats des radiologues libéraux et des radiologues publics, le collège des enseignants (CERF) et la SFR. Le mandat du président du G4 correspond au mandat, en durée, du président de la SFR.
T.R.: Quelles sont les actions du G4 ?
Pr J-F.M.: Les axes principaux des travaux du G4 sont liés à l’exercice de la profession : projet professionnel commun, plateaux d’imagerie mutualisés, téléradiologie. Récemment a été discuté le décret d’actes des manipulateurs qui va être prochainement publié. Les diverses composantes du G4 ont été auditionnées cette année par la Cour des Comptes qui a publié un rapport sur l’imagerie. Un « Livre blanc » sera publié à l’occasion des prochaines Journées Francophones de Radiologie ; y seront abordés des sujets aussi divers que l’exercice radiologique, la démographie, l’autorisation d’acquisition de matériels, la formation. Rappelons que, outre le G4 national, existe dans chaque région un G4 qui réunissent eux aussi, à parité, radiologues libéraux et radiologues publics. Récemment ont été recomposés les G4 régionaux du fait du nouveau découpage en 13 régions de la France métropolitaine.
T.R.: Comment voyez vous l’avenir de la profession de radiologue face à une démographie plutôt défavorable ?
Pr J-F.M.: Les problèmes démographiques touchent principalement l’hôpital public ; on estime que 40% des postes sont vacants et les groupements hospitaliers de territoire (GHT) ne sont pas, seuls, la solution. Des éléments positifs sont toutefois à rappeler : augmentation du nombre de postes d’internes, projet professionnel commun. Que nous réserve l’avenir ? Je ne le sais pas mais je pense qu’ avec par exemple l’évolution des techniques la télémédecine, la radiologie ne s’exercera probablement plus de la même façon. De plus le métier de manipulateur va évoluer ; l’accès à la maitrise et au doctorat contribuera certainement à penser différemment le maillage territorial. L’avenir n’est peut-être pas si sombre.
T.R.: Puisque vous parlez des manipulateurs, que pensez-vous de la nouvelle autonomie que le législateur souhaite leur octroyer ?
Pr J-F.M.: Je suis très heureux de constater que le grade de licence soit reconnu pour les manipulateurs. Cela va permettre une évolution de leur périmètre d’activité dans le cadre d’un master ou d’un doctorat. Aujourd’hui, je crois qu’il est important que les métiers de l’imagerie se rencontrent de façon à définir ce que seront les tâches exercées par un manipulateur de grade master ou de grade doctorat.
Frédéric Coutin