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ICSM: LES APPORTS D'UNE ACTIVITÉ LIBÉRALE EN SECTEUR PUBLIC

02/07/2015
De Bruno Benque

L’Institut de Cancérologie de Seine-et-Marne a la particularité d'être une structure entièrement privée installée au sein d'un Centre Hospitalier public. Nous avons rencontré le Dr Oscar Berges, l'un des radiothérapeutes associés de ce service, qui nous explique la genèse et le fonctionnement de cet établissement au statut original.

Thema Radiologie: Le Service de radiothérapie du Centre Hospitalier (CH) de Marne-la-Vallée fonctionne avec un statut privé. Pouvez-vous nous expliquer la genèse de cette configuration originale ?
Dr Oscar Berges: Notre équipe était installée à la Clinique St-Faron de Mareuil-les-Meaux, et nous étions en cours d'agrandissement de notre structure. Or, parallèlement, le centre de radiothérapie du CH de Lagny, a été fermé avant le déménagement vers le CH de Marne-la-Vallée flambant neuf.

"Nous avons transféré notre activité libérale au sein du CH de Marne-la-Vallée"

T.R.: Ce service n'atteignait pas les quotas imposés réglementairement ?
Dr O.B.: Tout à fait. C'est la raison pour laquelle l'ARS Île-de-France nous a demandé, de suspendre le développement de notre service Meldois, et de nous installer dans les locaux du CH de Marne-la-Vallée. Nous avons donc conclu un partenariat avec le CH de Marne-la-Vallée pour ouvrir un service de radiothérapie au sein de cette structure et y transférer notre activité. Notre structure, l'Institut de Cancérologie de Seine-et-Marne (ICSM) est désormais installée sur ce site depuis Février 2013.

T.R.: Ce service a-t-il un statut de Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) ?
Dr O.B.: Non, puisque nous sommes entièrement propriétaires du matériel et responsables de l'activité  : nous louons les locaux au centre hospitalier dans le cadre d’une convention d’occupation du domaine public. C'est une des premières structures fonctionnant sous ce statut en France. Nous avons ainsi investi plus de 5 M€ pour équiper le service de deux accélérateurs Varian avec lesquelles nous sommes capables de réaliser de l'IMRT en routine, ainsi qu’un scanner dédié à grand anneau. Nous sommes responsables également du personnel et fonctionnons donc en autonomie au sein de la structure publique.

"Les syndicats ont manifesté quelques réticences, mais ça n'a pas duré"

T.R.: Votre arrivée a-t-elle provoqué des commentaires de la part des représentants des salariés ?
Dr O.B.: Les syndicats ont manifesté effectivement quelques réticences, pensant que nous sélectionnions les malades ou pratiquions des dépassements d'honoraires. Mais cela n'a pas duré, car nous avons montré que ces rumeurs étaient totalement infondées puisque notre structure exerce depuis plus de 35 ans en secteur I exclusif .Nos confrères hospitaliers ont très vite compris que nous souhaitions simplement améliorer la prise en charge de proximité de tous les patients qui nous étaient adressés en mettant à leur disposition les dernières innovations technologiques. Nous avons à cœur de promulguer des traitements de qualité aux malades issus de notre bassin de population et leur éviter de se rendre à Paris pour des prestations équivalentes. D’ailleurs notre partenariat a aidé le CH de Marne-la-Vallée à devenir un acteur incontournable de la Cancérologie de l’Est Francilien.

"Deux manipulateurs ont une activité de qualiticien à mi-temps"

T.R.: Combien l'ICSM compte-t-il aujourd'hui de personnels ?
Dr O.B.: Notre service compte une douzaine de manipulateurs, trois physiciens, un dosimétriste, cinq secrétaires et cinq médecins associés Oncologue-Radiothérapeutes. Certains manipulateurs de l'ancien CH de Lagny nous ont rejoints après que nous ayons proposé à tout l’ancien service public de soumettre leur candidature en priorité au démarrage du nouveau service. Ils sont certes soumis à un rythme de travail plus élevé dans le cadre des 35 heures hebdomadaires, mais avec des conditions de rémunération et des avantages plus importants que sous leur ancien statut public.

T.R.: Pour conclure, pouvez-vous nous parler des contraintes réglementaires liées au démarrage d'une activité de radiothérapie, puisque vous l'avez vécue en vrai ?
Dr O.B.: Nous avons pris à notre charge les travaux d’adaptation des locaux aux toutes dernières technologies de radiothérapie  : cela a décalé notre arrivée de 6 mois au sein du CH. Les bunkers ont été réalisés selon les normes en vigueur et nos physiciens ont effectué toutes les mesures de radioprotection prévisionnelles. Nous avons, de plus, reçu les visites de l'ASN qui a, d'ailleurs, été impressionnée par notre niveau de gestion des risques et de suivi de la qualité. Nous avons, sur ce point, formé deux manipulateurs à la gestion de la qualité, qui passent la moitié de leur temps sur cette fonction. Les contraintes sont très lourdes, aujourd'hui, et nous avions besoin de professionnaliser ce secteur. C'est, au final, bénéfique pour la sécurité de nos patients, mais aussi pour nos pratiques médicales.

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