Le ganglion axillaire prédicteur de maladie cardiovasculaire ?
LUNDI 13 MAI 2024
L'American Roentgen Ray Society (ARRS) publie les résultats d’un travail de recherche sur les ganglions axillaires identifiés en mammographie de dépistage. Un poster présenté lors du 124ème congrès de cette société avance notamment que les galglions graisseux seraient prédicteurs de maladies cardiovasculaires à 10 ans.

Un poster électronique présenté lors du 124e congrès annuel de l'American Roentgen Ray Society (ARRS), les ganglions axillaires hypertrophiés sur les mammographies de dépistage peuvent prédire un risque élevé de maladie cardiovasculaire (MCV), de diabète de type 2 (DT2) et d'hypertension (HTN).
Identifier l’histologie des ganglions axillaires pour prédire le risque cardiovasclaire d’une patiente
Le Dr Jessica Rubino, du centre médical Dartmouth Hitchcock à Lebanon (New Hampshire – USA), qui a présenté ce poster, et ses collègues, ont examiné des patientes (femmes âgées de 40 à 75 ans) sans maladie coronarienne connue qui avaient fait l’objet d’une mammographie de dépistage de routine et dont les facteurs de risque cardiovasculaire étaient connus.
« L'intégration de ganglions hypertrophiés dans les modèles de risque de MCV a le potentiel d'améliorer la stratification du risque sans coûts ni examens supplémentaires, précise-t-elle. Les ganglions lymphatiques axillaires hypertrophiés visualisés sur la mammographie de dépistage peuvent augmenter la possibilité d'identifier les femmes qui bénéficieraient de stratégies de réduction du risque de MCV et d'une évaluation plus intensive des risques avec un coroscanner. »
Les chercheurs examinent les associations entre la taille des ganglions et les différentes maladies cardiovasculaires ou métaboliques à 10 ans
En évaluant les événements cardiovasculaires indésirables majeurs (MACE) dans les 10 ans suivant la mammographie de référence, les chercheurs ont utilisé les paramètres cliniques au moment de la mammographie de référence pour déterminer le risque estimé de MCV via la pooled cohort equation (PCE) - définie par l'American Heart Association comme engendrant plus de 7,5 % de probabilité de MACE dans les 10 ans.
Deux radiologues du sein ont évalué des mammographies de dépistage pour mesurer la longueur du plus grand ganglion axillaire visible dans chaque sein dans l’incidence oblique, en analysant le plus grand nodule visible pour chaque patiente. La régression logistique a ensuite examiné les associations entre la taille des ganglions lymphatiques, le risque de maladie cardiovasculaire à 10 ans, le MACE, le DT2, l’HTN, les lipoprotéines de basse densité (LDL), l'âge et l'IMC.
Les ganglions graisseux prédicteurs de maladies cardiovasculaires
Ce travail a permis d’identifier, parmi les 1 216 femmes incluses dans cette affiche scientifique, 907 (74,6 %) présentant un ganglion axillaire visible sur la mammographie de référence, et 232 (19,1 %) femmes présentant une hypertrophie des ganglions graisseux, supérieurs à 20mm de longueur en raison d'un hile graisseux élargi. Les femmes présentant une hypertrophie des ganglions graisseux présentaient un risque élevé de MCV définie par PCE (OR = 2,6, IC à 95 % 1,5 à 4,2), ainsi qu'une prévalence plus élevée de DT2 et de HTN. Les ganglions hypertrophiés étaient également associés à une tendance vers un risque plus élevé de MACE et de LDL.
« Ces résultats suggèrent la mise en place d’une étude plus approfondie sur les ganglions lymphatiques hypertrophiés, conclut le Dr Robino, en particulier avec des études tirant parti de l'évaluation par l’IA des ganglions hypertrophiés par mammographie et des maladies cardiométaboliques. »
Bruno Benque avec ASSR