Traitement du lymphome par CAR-T : le PETScan au FDG prouve sa pertinence dans le suivi thérapeutique
MERCREDI 17 JANVIER 2024
Le PETScan au FDG est couramment mis en œuvre pour le diagnostic du lymphome. Mais, selon un article publié dans l’American Journal of Roentgenology, il s’agit de l’examen de référence pour le suivi thérapeutique pour des patients traités par CAR-T, s’il est mis en œuvre à des moments précis du parcours thérapeutique.

La thérapie par cellules T avec récepteur d'antigène chimérique (CAR) est possible grâce à un processus selon lequel les cellules T du patient sont extraites et améliorées en laboratoire en ajoutant des CAR, qui sont des récepteurs fonctionnels synthétiques créés artificiellement à partir d'anticorps monoclonaux ciblant CD19 dans le lymphome non hodgkinien (LNH), CD30 dans le lymphome hodgkinien (LNH) ou CD33 dans la leucémie myéloïde aiguë (LAM).
Un processus progressif de destruction des cellules tumorales par la thérapie CAR-T
Une fois que les lymphocytes T améliorés ont été réinjectés au patient, les niveaux de lymphocytes CAR T du patient commencent immédiatement à augmenter. Les cellules CAR T présentent une amplification locale 8 à 10 jours après la perfusion et une redistribution vers le sang périphérique et d’autres organes ensuite. Lorsque les cellules CAR T infiltrent la tumeur, elles produisent un gonflement et un œdème au sein de la tumeur, avant sa régression. Dans ce cadre, le risque de dysfonctionnement d'un organe dû au syndrome de libération des cytokines (SRC), au syndrome de neurotoxicité associé aux cellules effectrices immunitaires (ICANS) ou, plus rarement, au syndrome d'activation des macrophages (MAS), est le plus élevé au cours de la première semaine après la perfusion et diminue considérablement au-delà de 15 jours après la perfusion.
La thérapie cellulaire CAR T a été initialement développée pour le traitement de la leucémie, puis a été approuvée pour le traitement du LNH récidivant ou réfractaire. Cette indication englobe le LNH agressif à cellules B, le lymphome diffus à grandes cellules B (DLBCL), le lymphome médiastinal primitif à cellules B (PMBCL), le lymphome folliculaire transformé (FL) et le lymphome à cellules du manteau. E ses applications continuent de s’étendre à un éventail d’autres types de tumeurs solides, sur la base de données émergentes soutenant des indications plus larges.
Un timing précis pour la mise en œuvre du PETScan au FDG lors du parcours thérapeutique
Le PETScan au FDG joue un rôle fondamental dans le diagnostic, la stadification, l'évaluation de la réponse thérapeutique et l'évaluation des récidives des patients atteints d'un lymphome métaboliquement actif. Mais il n’a pas été proposé de guidelines jusqu’à ce jour, ni de recommandations de bonnes pratiques quant au moment opportun pour effectuer un PETScan au FDG avant et après la thérapie cellulaire CAR-T. Les données disponibles évoquent sa mise en œuvre à quatre moments précis au cours de la thérapie cellulaire CAR-T, dont deux avant le traitement et deux après le traitement.
Dans un article publié dans l’American Journal of Roentgenology (AJR), des chercheurs passent en revue les concepts actuels de la thérapie cellulaire CAR-T chez les patients atteints de lymphome, en soulignant le rôle essentiel du PETScan au FDG avant et après le traitement. Un cadre est présenté qui implique l'obtention d'un PETScan au FDG, tout d’abord au moment de la décision d'administrer une thérapie cellulaire CAR-T ainsi qu’après toute thérapie de transition et en post-thérapeutiques à 1 mois et à 3 mois après la perfusion de CART-T. Les paramètres TEP évalués à ces moments-là prédisent divers résultats pour les patients.
L’examen d’imagerie idoine pour le diagnostic et le suivi du lymphome au cours d’une thérapie au CAR-T
Ce travail souligne l’importance du PETScan au FDG comme procédure d'imagerie de choix pour l'évaluation avant et après la thérapie par cellules CAR T chez les patients atteints d'un lymphome métaboliquement actif. Une activité métabolique élevée de la maladie et une charge tumorale élevée évaluées au PETScan sont des indicateurs de pires résultats pour les patients. Le moment préférable pour évaluer initialement la réponse thérapeutique et déterminer la nécessité d’une intervention thérapeutique supplémentaire est 1 mois après la perfusion, un timing qui permet d’éviter une interprétation erronée de la progression métabolique apparente.
Bruno Benque avec AJR