Les bonnes pratiques pour la biopsie de prostate guidée par IRM
MARDI 09 JANVIER 2024
La biopsie de prostate guidée par IRM est devenue une alternative de choix à celle guidée par échographie. Pour s’assurer de réaliser cette procédure selon les bonnes pratiques, rien de mieux que de parcourir le guide dédié publié dans la Revue RadioGraphics, qui décrit trois techniques distinctes pour l’acquisition des images IRM dans ce cadre.

La Revue RadioGraphics publie un guide de bonnes pratiques pour la biopsie de la prostate sous guidage IRM. Des biopsies de la prostate sont nécessaires pour le diagnostic et la prise en charge des patients suspectés d'un cancer de la prostate.
La biopsie sous guidage IRM, une alternative de choix à celle guidée par échographie
Ce type de procédure est nécessaire pour une stratification précise du risque de cancer de la prostate avant le traitement chirurgical ou la radiothérapie. Elle complète l’ensemble des examens préconisés dans ce cadre, comme les facteurs démographiques, les valeurs sériques du prostate-specific antigen (PSA), les résultats de toucher rectal et donc les résultats de biopsie classés selon l’International Society of Urological Pathology (ISUP).
Les biopsies de la prostate étaient traditionnellement réalisées en utilisant une approche basée sur l'anatomie guidée par échographie, mais cette technique systématique non ciblée néglige fréquemment ou sous-estime les cancers cliniquement significatifs et contribue au surdiagnostic en identifiant les tumeurs indolentes. Par conséquent, ces résultats de biopsie peuvent conduire à une évaluation sous-optimale du volume, de l’étendue et de l’agressivité de la maladie. Des approches alternatives de biopsie ont ainsi vu le jour ces dernières années, la plus intéressante faisant intervenir l’IRM multiparamétrique notamment.
Trois techniques distinctes pour l’acquisition des images en vue de la biopsie
La technique a ainsi évolué en combinant les informations anatomiques de l'imagerie pondérée T2, les informations fonctionnelles de l’IRM de diffusion (DWI) et de l'imagerie dynamique avec produit de contraste contraste, assisté par le système de reporting et de données d'imagerie de la prostate (PI-RADS). Les chercheurs citent l’étude PROMIS, où l'utilisation d'une approche de triage basée sur l'IRM a permis à 27 % des hommes d'éviter la biopsie tout en permettant la détection de 18 % de cas de cancers cliniquement significatifs en plus et de 5 % de cancers cliniquement insignifiants en moins.
Trois techniques sont décrites, dans l'article sus-cité, pour réaliser une biopsie ciblée de lésions suspectes identifiées lors de l'IRM de la prostate la fusion IRM-échographie, la fusion fusion IRM-échographie assistée par logiciel, ou la biopsie directe guidée par IRM.
Une procédure nécessitant la présence d’un radiologue expert pour un ciblage précis des lésions à biopsier
La biopsie de prostate guidée par IRM nécessite un bon positionnement du patient en procubitus et peut être réalisée à l'aide d’un appareil compatible IRM consistant en une plate-forme portable placée sur la table de l’IRM, fixée à un guide d'aiguille qui peut être manipulé dans toutes les directions, soit manuellement, soit à distance par des moteurs pneumatiques. Une fois le patient correctement positionné, 10 ml de gel de lidocaïne à 2% sont administrés par voie rectale et un guide d'aiguille jetable est inséré dans le rectum lorsqu'une voie transrectale est utilisée. Le guide d'aiguille est ensuite fixé au support de guide d'aiguille sur la plateforme de biopsie.
Quant à la durée moyenne de la procédure, elle dépend du nombre de lésions à biopsier et s’étend de 40 minutes à plus d’une heure pour l’étude de cinq lésions. Enfin, le papier de la Revue RadioGraphics insiste sur l’expertise du radiologue pour l'interprétation de l'IRM de la prostate afin de garantir un ciblage précis des lésions à biopsier, les images acquises au cours de la procédure n’étant pas toujours de qualité comparable aux images IRM classiques.
Bruno Benque avec RSNA