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Le COVID-19 responsable de fibrose hépatique à long terme ?

12/12/2022
De Bruno Benque avec RSNA

L'infection au COVID-19 est associée à une rigidité accrue du foie mesurée par élastographie, selon une étude présentée lors du dernier congrès de la RSNA. C’est signe d'une éventuelle lésion hépatique à long terme, mais la corrélation entre l’infection au COVID-19 et la formation de fibrose hépatique nécessite cependant plus de données d’après les chercheurs.

La rigidité du foie est un marqueur de lésions hépatiques, telles que l'inflammation ou la fibrose qui, au fil du temps, réduit le tissu hépatique sain entrainant un dysfonctionnement du foie et l’apparition possible d’un cancer du foie et d’une insuffisance hépatique.

Des preuves émergentes que l’infection au COVID-19 entraine des lésions hépatiques tardives

Cette rigidité du foie peut faire suite à une infection par le Sars-Covid-2. Une étude américaine se propose de corréler l’apparition de la fibrose hépatique à l’infection au COVID. Dans cette étude rétrospective, les chercheurs ont comparé la rigidité hépatique de patients ayant des antécédents d'infection au COVID-19 à deux groupes témoins. Tous les patients ont subi une élastographie par ondes de cisaillement par ultrasons entre 2019 et 2022 au Massachusetts General Hospital.

« Notre étude fait partie des preuves émergentes que l'infection au COVID-19 peut entraîner des lésions hépatiques qui durent bien après la maladie aiguë », précise le Dr Firouzeh Heidari, chercheur postdoctoral au Massachusetts General Hospital de Boston (USA), qui a présenté ce cas le 1er décembre 2022 lors du dernier congrès de la RSNA. Les patients ont été classés dans l'un des trois groupes en fonction du moment où ils ont subi l’élastographie et s'ils ont été testés positifs pour COVID-19.

Trois groupes de patients font l’objet d’élastographies pour mesurer la rigidité du foie

Le groupe COVID-19 positif comprenait 31 patients qui avaient un résultat positif au test PCR COVID-19 au moins 12 semaines avant l'examen d'élastographie. Le groupe de contrôle de la pandémie était composé d'un échantillon aléatoire de 50 patients qui ont subi une élastographie pendant la pandémie de COVID-19 et qui avaient des antécédents de résultats de test PCR COVID-19 uniquement négatifs. Le groupe témoin pré-pandémique était composé d'un échantillon aléatoire de 50 patients ayant subi un examen d'élastographie avant la pandémie de COVID-19.

L'âge moyen était de 53,1 ans pour les patients COVID-positifs, de 55,2 ans pour le groupe témoin pandémique et de 58,2 ans pour le groupe témoin pré-pandémique. De la cohorte totale, 67 étaient des femmes. Dans le groupe COVID-positif, les examens d'élastographie ont été effectués en moyenne 44 semaines après un résultat positif au test PCR. Après avoir contrôlé l'âge, le sexe et la date, une analyse statistique des résultats de l'élastographie a révélé que les patients COVID-positifs avaient une rigidité hépatique significativement plus élevée (7,68 kPa) que les patients témoins (5,99 kPa).

Des résultats nécessitant plus de données pour être résolument significatifs

De manière inattendue, le groupe témoin pré-pandémique avait également une rigidité médiane plus élevée (7,01kPa) par rapport au groupe témoin pandémique. La raison de cette découverte n'est pas encore comprise, mais les chercheurs pensent qu'elle est le résultat de l'évolution des schémas d'orientation pendant la pandémie ainsi que de l’âge moyen du groupe pré-pandémique.

« Nous ne savons pas encore si une rigidité hépatique élevée observée après une infection au COVID-19 entraînera des résultats indésirables pour les patients », conclut le Dr Heidari. Nous étudions actuellement si la gravité des symptômes aigus liés au COVID est prédictive de la gravité des lésions hépatiques à long terme. Nous espérons enrichir notre base de données existante avec des données supplémentaires sur les patients ainsi qu’avec un éventail plus large de critères pour mieux comprendre les effets post-aigus du COVID-19 dans le foie. »

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