La mammographie de contraste comme alternative pour évaluer le traitement néoadjuvant
MERCREDI 06 JUILLET 2022
Selon un article publié dans l'American Journal of Roentgenology (AJR), la mammographie de contraste peut être un examen alternatif utile pour l'évaluation de la réponse au traitement néoadjuvant chez les patientes atteintes d'un cancer du sein qui ne peuvent pas subir d'IRM.

Le contrôle de la réponse au traitement néoadjuvant (TNA) est un problème pour les patientes atteintes d'un cancer du sein qui ne peuvent pas subir d'IRM. Afin de trouver un examen radiologique pertinent dans ce cadre, une équipe italienne a initié une étude, publiée dans l'American Journal of Roentgenology (AJR), dans laquelle ils expérimentent la mammographie de contraste.
L’IRM, examen de référence pour l’évaluation du traitement néoadjuvant pour le cancer du sein
« Après le TNA pour le cancer du sein, la mammographie de contraste et l'IRM ont donné des évaluations comparables quant à la taille des lésions (légèrement surestimées par rapport à la pathologie) et aux critères RECIST, précise l'auteur correspondant, le Dr Rubina Manuela Trimboli de l'IRCCS Humanitas Research Hospital de Milan – Italie-. Il n’y a aucune différence significative dans la spécificité pour la réponse complète pathologique ». Les chercheurs notent toutefois que l'IRM avait une sensibilité plus élevée pour la réponse pathologique complète et que l'acquisition retardée de la mammographie de contraste peut aider à détecter le carcinome canalaire résiduel in situ (CCIS).
Une étude pour intégrer la mammographie de contraste dans les protocoles en cas de contre-indication à l’IRM
L'étude prospective du Dr Trimboli et de son équipe a inclus 51 patientes (âge moyen, 46 ans) atteintes d'un cancer du sein confirmé par biopsie de mai 2015 à avril 2018, qui étaient candidates au TNA. Les patients ont fait l’objet à la fois d’une mammographie de contraste et d’une IRM avant, pendant et après le traitement néoadjuvant. La mammographie de contraste post-TNA comprenait une acquisition différée de 6 minutes. Par rapport à la pathologie, la mammographie de contrste post-TNA, l'IRM et la mammographie de contraste retardée ont systématiquement surestimé la taille résiduelle de la tumeur de 0,8 mm, 1,9 mm et 1,2 mm, respectivement.
Pour détecter une réponse pathologique complète par imagerie post-TNA, la sensibilité et la spécificité étaient de 81 % et 83 % pour la mammographie de contraste, de 100 % et 86 % pour l'IRM, et de 81 % et 89 % pour la mammographie de contraste retardée. « Alors que l'IRM reste l’examen préféré pour la surveillance du TNA, les résultats soutiennent la la mammographie de contraste comme une alternative utile lorsque l'IRM est contre-indiquée ou non tolérée », ont conclu les auteurs de cet article de l'AJR.
Bruno Benque avec AJR