L’expérience des radiologues ainsi que la fatigue accumulée au cours d’une journée de travail sont des facteurs de détérioration de la qualité de l’interprétation des examens de tomosynthèse mammaire aux USA. C’est le résultat d’une étude publiée dans la Revue Radiology, qui suggère que, plus le radiologue est jeune,et plus l’examen est interprété à une heure avancée et plus il est susceptible d’engendrer des faux positifs et des rappels de patientes pour contrôle supplémentaire.
La fatigue fait partie des déterminants qui engendrent une baisse de performances chez les radiologues, comme pour beaucoup d’autres praticiens. On en sait moins, par contre, sur l'impact de la fatigue sur la qualité des interprétations de tomosynthèses mammaires, un examen en passe de remplacer la mammographie numérique comme l'étalon-or pour le dépistage du cancer du sein aux États-Unis.
La fatigue agit sur la qualité de l’interprétation d’une tomosynthèse de dépistage
Or, l’interprétation de cet examen est plus, d’après les témoignages, plus exigeante sur le plan cognitif pour le radiologue que la mammographie numérique. "La mammographie 2D standard comporte quatre vues, a déclaré la co-auteur d’une étude publiée dans la Revue Radiology, le Dr Ana P. Lourenco, de la Warren Alpert Medical School de l'Université Brown à Providence (Rhode Island – USA). Avec la tomosynthèse, nous examinons des reconstructions du sein à 1 millimètre, ce qui signifie des centaines de vues pour chaque examen."
Le Dr Lourenco et deux collègues, le psychologue expérimental Michael H. Bernstein, et le psychologue quantitatif Grayson L. Baird, tous deux du Brown Radiology Human Factors Lab, ont comparé les taux de rappel et de faux positifs dans la mammographie numérique et dans la tomosynthèse et leur relation avec l'heure de la journée. Ils ont également cherché à savoir si l'expérience du radiologue affectait l'effet potentiel de l'heure de la journée.
Des taux de rappel de patients et de faux positifs plus importants pour une tomosynthèse
À partir d'une base de données de plus de 40 000 tomosynthèses et 57 000 mammographies numérique effectuées dans 12 cabinets du Rhode Island, les chercheurs ont découvert que les taux de rappel global et de faux positifs étaient plus élevés pour la mammographie numérique que pour la tomosynthèse. Le taux de rappel pour la mammographie numérique était de 10,2 %, contre 9 %, tandis que le taux de faux positifs était de 9,8 % pour la mammographie numérique contre 8,6 % pour la tomosynthèse.
Les patientes étaient plus susceptibles d'être rappelées lorsque leur tomosynthèse de dépistage était interprétée plus tard dans la journée par des radiologues moins expérimentés. Pour les radiologues ayant cinq ans ou moins d'expérience, les probabilités de rappel augmentaient de 11,5 % à chaque heure, alors il n’y avait pas d’augmentation du rappel pour la tomosynthèse ni pour la mammographie numérique pour les radiologues ayant plus de cinq ans d'expérience.
Des différences entre les plus et les moins expérimentés seraient dus à des modes de pensées différents
« Il est utile de savoir que la fatigue est un facteur qui a un impact sur les mesures de performance, poursuit le Dr Lourenco. Alors que nous essayons de faire le meilleur travail pour nos patients et de gérer des volumes d’examens accrus, ces résultats suggèrent que des pauses régulières peuvent avoir des avantages tangibles pour la qualité des résultats. » Les différences de performance entre les radiologues plus et moins expérimentés peuvent être dues à des modes de pensée différents. En 2000, les psychologues Keith E. Stanovich, et Richard F. West, ont inventé les termes Système 1 et Système 2 pour faire la distinction entre le raisonnement intuitif et le raisonnement conscient. La pensée du système 1 fonctionne automatiquement et rapidement, avec peu ou pas d'effort, tandis que la pensée du système 2 demande plus d'attention.
« Il se peut que, pour les radiologues plus expérimentés, l'effort nécessaire pour traiter les choses soit davantage un phénomène du système 1, alors que les radiologues moins expérimentés s'appuient davantage sur le traitement du système 2, qui est plus délibéré », remarque le Dr Lourenco. Des études de suivi avec plus de radiologues et des intervalles d'expérience plus spécifiques seraient utiles pour développer des stratégies pour modérer les effets de l'heure de la journée, selon le Dr Lourenco.

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