Lymphome hodgkinien : la chimiothérapie guidée par le TEP recommandée dans une étude
VENDREDI 19 JUIN 2020
Une étude allemande propose de supprimer la radiothérapie du protocole de traitement multimodal du lymphome hodgkinien de stade précoce avec facteurs de risques défavorables. La chimiothérapie guidée par le TEP est recommandée pour le nouveau protocole de traitement.

À l’occasion du 25ème congrès annuel de l’European Hematology Association (EHA 2020), qui s’est tenue en ligne du 11 au 21 juin 2020, une étude sur la pertinence de la radiothérapie associée à la chimiothérapie dans le traitement multimodal (TMM) du lymphome hodgkinien (LH).
Un traitement multimodal responsable d’effets indésirables
Depuis des décennies, le TMM, qui comprend quatre cycles de chimiothérapie et de radiothérapie est la norme en matière de soin des patients atteints de LH de stade précoce avec des facteurs de risque en faveur d’un pronostic défavorable. Or, il s’avère que l'utilisation de la radiothérapie chez ce groupe de patients jeunes (âge moyen d'environ 30 ans lors de l'apparition de la maladie) soit responsable d’effets indésirables, maladies cardiovasculaires ou tumeurs malignes secondaires notamment, à long terme.
Une étude pour évaluer les effets de la suppression de la radiothérapie du protocole
L'étude HD17, présentée par le Pr Peter Borchmann, de l’Hôpital universitaire de Cologne (Allemagne) lors de l’EHA 2020, visait à déterminer si la radiothérapie pouvait être supprimée du TMM chez les patients qui répondent bien à une chimiothérapie dans le cadre d’un traitement évalué par type TEP au FDG (Deauville score – DS - inférieur à 3). 1 100 patients ont été recrutés, entre janvier 2012 et mars 2017, dans le cadre de cet essai prospectif et randomisé européen. Sur 979 patients avec un résultat PET confirmé, 651 (66,5%) étaient négatifs (DS<3) pour le PET, 238 (24,3%) avaient un DS à 3 et 90 (9,2%) un DS à 4. Dans le groupe TMM standard, la Survie Sans Progression (SSP) à 5 ans était estimée à 97,3%, contre 95,1% dans le groupe de traitement guidé par le PET.
Des résultats satisfaisants en faveur d’un changement des pratiques
Cette étude a prouvé que la suppression de la radiothérapie de ce protocole de traitement n'entraîne pas une perte du contrôle tumoral chez les patients répondant bien à une chimiothérapie standard. Au bout d'une période de suivi de cinq ans, seulement deux patients sur 1 100 sont morts de LH et un seul est décédé du fait des effets indésirables émergents du TMM. Dans l'étude HD17, la mortalité des patients souffrant de LH défavorable de stade précoce ne différait pas de la population allemande normale.
Les chercheurs en ont conclu que le concept de TMM peut et devrait être remplacé par une chimiothérapie guidée par TEP chez les patients atteints de LH défavorable de stade précoce récemment diagnostiqué.
Bruno Benque avec EHA