Une étude prouve les interférences des téléphones mobiles sur le fonctionnement des gamma caméras
MERCREDI 20 MARS 2019
Les interdictions relatives à l'usage des téléphones mobiles à proximité d'une gamma caméra semblent justifiées. C'est ce que montre une étude parue dans le Journal of Radiation Imaging and Radiation Sciences.
Une étude publiée dans le Journal of Radiation Imaging and Radiation Sciences a tenté d'étudier l'interférence électromagnétique (EMI) causée par un téléphone mobile comme élément nuisible au fonctionnement d'une gamma caméra.
Deux gamma caméras testées par soustraction d'une image de référence
Un appareil Apple iPhone 6 3G a été testé avec un fantôme de thyroïde selon quatre modes de fonctionnement et en trois positions. Les essais ont été menés sur deux gamma caméras, l'une scintigraphie classique, l'autre de PET Scan, avec des protocoles normalisés pour le fonctionnement sur les deux systèmes. Des images statiques ont été obtenues et évaluées par soustraction à partir d'une image de référence, afin de déterminer l’EMI potentielle.
Des écarts de comptage en scintigraphie classique non constatés en PET Scan
L'étude des images statiques acquises n'a montré aucune anomalie entre les modes et les positions. Après application des traitements arithmétiques, le lobe inférieur droit du fantôme de thyroïde présentait une ceinture d'activité accrue au moment de l'activation du signal mobile sur la gamma caméra de scintigraphie. En comparaison, ces résultats ne semblent pas apparaître avec la gamma caméra de PET Scan, ce qui a été confirmé numériquement, une différence statistiquement significative ayant été notée dans les écarts de comptage entre les deux caméras.
Le fonctionnement des caméras gamma peut donc potentiellement être influencé par l’EMI produite par les téléphones mobiles. Des recherches plus poussées pourraient permettre d'évaluer le potentiel d'amplification des erreurs. Cet effet vient en tout cas appuyer par des données probantes l'interdiction potentielle ou les restrictions à l'utilisation des téléphones mobiles dans un service de médecine nucléaire.
Paolo Royan