La radiothérapie, l’immunothérapie et l’inhibition de la réparation de l’ADN semblent former un trio qui permettra de faire progresser sensiblement la prise en charge oncologique à moyen terme. En renforçant leur collaboration, l’Institut Curie et Onxeo se lancent dans une série de recherche sur cette association de traitements prometteurs.
Onxeo S.A., société de biotechnologie spécialisée dans le développement de médicaments innovants pour le traitement des maladies orphelines, en particulier en oncologie, et l’Institut Curie s’associent pour lancer une série d’études afin d’étudier l’intérêt de l’association de la radiothérapie, des inhibiteurs de la réparation de l’ADN tumoral et de l’immunothérapie.
De nombreuses études en cours sur l’association de la radiothérapie et l’immunothérapie
Cette combinaison particulièrement innovante permettrait de faire régresser la maladie chez des patients atteints de cancers résistants. Onxeo,a acquis en 2016 le produit AsiDNA™ basé sur la technologie des DBait, agents inhibiteurs de la réparation de l’ADN tumoral, issus notamment de la recherche de l’institut Curie. Les deux équipes renforcent aujourd’hui leur collaboration pour mener à bien un projet ambitieux. De nombreux essais associant la radiothérapie et l’immunothérapie (plus de 200 en cours) testent l’efficacité de cette association dans le traitement de nombreux cancers métastatiques ou avancés tels que le mélanome, le cancer du poumon, de l’œsophage, du cerveau, de la prostate, les sarcomes et les leucémies. Aujourd’hui l’Institut Curie souhaite donner une nouvelle dimension à la radiothérapie. Le site d’Orsay de l’Institut Curie se consacre à son développement avec, pour objectif aujourd’hui, de mettre au point de nouvelles combinaisons particulièrement innovantes avec l’immunothérapie.
L’altération de l’ADN, un frein à l’efficacité de l’immunothérapie
Cette dernière constitue indiscutablement une nouvelle arme de choix contre le cancer. Toutefois, malgré des résultats impressionnants contre certaines tumeurs, 80 % des patients ne répondent pas à ces nouvelles stratégies thérapeutiques, dont les plus avancées sont les inhibiteurs de PD1 et PDL1. « Les patients chez lesquels les nouvelles immunothérapies sont peu efficaces sont généralement porteurs d’un cancer dont l’ADN est peu muté et qui ne produit pas de néo-épitopes, explique Sebastian Amigorena, directeur du Centre d’immunothérapie des cancers de l’Institut Curie. Ces petites molécules caractéristiques des cancers, car porteuses d’une mutation d’un gène spécifique de la cellule tumorale, agissent comme un chiffon rouge pour lancer le système immunitaire sur la piste des cellules dangereuses ». Le frein à l’action des toutes nouvelles immunothérapies semble être associé à la présence d’altérations de l’ADN, et très certainement à l’existence d’une capacité, même résiduelle, à réparer les lésions.
Les bons résultats de l’association radiothérapie-Dbait
Or, Marie Dutreix, directeur de recherche à l’Institut Curie (site d’Orsay), est une spécialiste reconnue des mécanismes de réparation de l’ADN et à l’origine d’une nouvelle classe de produits très prometteurs : les Dbait, agents qui accentuent l’effet des traitements génotoxiques comme la radiothérapie, notamment en détournant de leur cible les enzymes de réparation de l’ADN tumoral. L’association de la radiothérapie et de Dbait a déjà montré des résultats très prometteurs chez l’homme. L’essai DRIM3, effectué chez des patients atteints de mélanome avec métastases cutanées, a montré la bonne tolérance d’AsiDNA™ (forme clinique de Dbait) administré par voie locale, et des taux de réponse complète (disparition des nodules tumoraux) 4 fois supérieurs à ce qui avait été observé avec la radiothérapie seule.
Le cercle vertueux d’un traitement en trois étapes
Radiothérapie, inhibiteur de la réparation de l’ADN tumoral et immunothérapie pourraient devenir le trio gagnant. Avec l’équipe d’Onxeo, les médecins et chercheurs de l’Institut Curie réunissent leurs expertises pour évaluer l’association de l’immunothérapie à la radiothérapie et à AsiDNA™. Concrètement, cette association fonctionnerait comme un cercle vertueux, chaque approche thérapeutique contribuant à l’efficacité des autres. Premièrement, l’irradiation par radiothérapie induit la mort des cellules tumorales qui stimule l’expression de gènes de l’inflammation et donc le système immunitaire. Ensuite, AsiDNA vise à amplifier l’effet de l’irradiation en empêchant la réparation des dommages créés par cette dernière sur l’ADN tumoral. Elle augmente donc l’efficacité de la radiothérapie et la mort « immunogène des cellules tumorales. Et enfin, l’immunothérapie augmente la capacité du système immunitaire à reconnaitre les cellules tumorales et les détruire.
L’Institut Curie se dote d’un nouveau Chef du Département de radiothérapie
Des essais cliniques associant radiothérapie et immunothérapie ont d’ores et déjà fait la preuve de l’efficacité de cette association. La triple combinaison pourrait permettre de franchir une nouvelle étape dans la lutte contre le cancer. Les équipes de recherche de l'Institut Curie travaillant sur la réparation de l'ADN et sur l'immunooncologie sont reconnues à l'échelle internationale. Pour accélérer le développement et la recherche sur cette association thérapeutique innovante, l’Institut accueillera, dès le mois de mars, une nouvelle recrue de marque, en la personne du Pr Philip Poortmans. Actuellement chef du département de radio-oncologie au centre médical universitaire Radboud à Nijmegen, aux Pays-Bas, et professeur à l'Université Radboud, il prendra la tête du Département de radiothérapie de l’Institut Curie en mars 2017. Il apportera son expertise préclinique et clinique sur ce projet visant à valider cette nouvelle approche thérapeutique pour les patients.
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