HighTech 2017: les stents actifs arrivent à maturité
VENDREDI 10 FéVRIER 2017
Les stents actifs arrivent petit à petit à maturité. C’est ce qu’a montré le Dr Souteyrand lors du Congrès HighTech en présentant l’évolution de ces dispositif, notamment des polymères qui en constituent la structure.

À l’occasion du congrès de cardiologie interventionnelle HighTech, qui s’est déroulé à Marseille du 1er au 3 février 2017, une session consacrée au Stent actif (Drug Eluting Stent - DES) intra coronaire a permis de faire le point sur l’état de l’art pour cette pratique.
Les effets secondaires des DES de première génération
Le Dr Geraud Souteyrand (Clermont-Ferrand) a pu, dans un premier temps, revenir en détails sur les problèmes de resténoses qui apparaissent à distance de l’implantation. Les DES de première génération font en effet l’objet de thromboses intra-stent, selon une fréquence de 1,2% à un mois et de 0,6% à 3 ans. Mais d’autres mécanismes de sténose entrent aussi en jeu, provoqués notamment par un retard de ré-endothélisation ou par une inflammation due au polymère constituant la structure du stent. Il a rappelé que ces DES de 1ère génération se chargeaient d’une nouvelle athérosclérose dès 6 mois après la pose, alors que ce phénomène ne se produit qu’au bout de 2 ans dans les stents nus.
Polymères plus fins ou biorésorbables
Des progrès sensibles ont été effectués depuis l’avènement des DES de 2ème génération. Les taux de resténoses ne sont plus que de 1,3% à 3 ans et une étude de 2014 a montré que la mortalité est désormais inférieure à l’implantation de stents nus. Le Dr Souteyrand a attribué cette amélioration au profilage des nouveaux stents, avec des mailles plus fins (60 à 80 µm) ainsi qu’à des polymères innovants plus légers. Mais c'est avec l'apparition des DES de troisième génération, au polymère biorésorbable, que des résultats très significatifs ont été obtenus, montrant que ces dispositifs arrivaient à maturité. Pour illustrer cette évolution, citons l’étude BIO-RESORT de 2016, qui fait état d’un taux de resténose de 0,3% à 12 mois et de 0,4% à 5 ans et de la disparition des épisodes aigus ou subaigus de thrombose intrastent.
L’OCT, mieux que l’IVUS pour identifier les resténoses
Quant à la meilleure technologie pour apprécier une éventuelle resténose intrasetent, il semble, selon le Dr Souteyrand, que la tomographie par cohérence optique (OCT) soit plus pertinente que l’échographie intra-vasculaire (IVUS). Elle permet de mieux en identifier la cause, qui peut être une mal-apposition ou une sous-expansion du stent, ou une rupture d’athérosclérose par exemple. Il a enfin ajouté que cette technologie influence le traitement dans 50% des cas.
Bruno Benque