Prise en charge du STEMI : les apports du stenting différé
MARDI 27 MAI 2025
À l’occasion du récent congrès Euro-PCR, un cardiologue interventionnel est interviewé à propos d’une étudee sur l’amélioration de la prise en charge percutanée des patients présentant un STEMI. Il s’agit d’évaluer les risques secondaires pour une procédure de stenting différée par rapport à la procédure classique. Il nous fait part de ses explications en vidéo.

La dilatation coronarienne primaire avec implantation d'un stent est susceptible de provoquer, en post-opératoire, une embolisation thrombotique, ce qui compromet le pronostic des patients atteints d'infarctus du myocarde avec sus-décalage du segment ST (STEMI).
Recherche sur l’amélioration de la prise en charge percutanée des patients présentant un STEMI
Une étude danoise publiée dans la Revue The Lancet et intitulée DANAMI 3-DEFER a pour objectif d'évaluer les résultats cliniques de l'implantation différée d'un stent par rapport à la procédure standard chez les patients atteints de STEMI. Les patients éligibles (âgés de plus de 18 ans) présentaient des symptômes d'apparition aiguë d'une durée inférieure ou égale à 12 heures, ainsi qu'un sus-décalage du segment ST qui motivaient soit un stenting primaire standard, soit une implantation différée d'un stent 48 heures après la procédure initiale, si un flux stabilisé pouvait être obtenu dans l'artère concernée par l'infarctus.
Évaluation des risques secondaires pour une procédure de stenting différée
Entre le 1er mars 2011 et le 28 février 2014, les chercheurs ont randomisé 1 215 patients ayant fait l’objet d’un stenting standard (n = 612), ou différé (n = 603). La durée médiane de suivi était de 42 mois et les événements constituant le critère d'évaluation principal sont survenus chez 109 (18 %) patients ayant bénéficié d'une dilatation standard et chez 105 (17 %) patients ayant bénéficié d'une implantation de stent différée. Un infarctus du myocarde, une hémorragie nécessitant une transfusion ou une intervention chirurgicale, une néphopathie induite par le contraste ou un AVC liés à l'intervention sont survenus chez 28 (5 %) patients du groupe dilatation conventionnelle contre 27 (4 %) patients du groupe implantation de stent différée.
Pas de risque secondaire supplémentaire associé à une prise en charge différée
Les chercheurs en concluent donc que la procédure différée systématique n'a pas augmenté les risques de maladie secondaire et que les résultats des essais randomisés en cours pourraient apporter un éclairage supplémentaire sur le concept de stent différé dans cette population de patients.
Le Dr Jacob Lønborg (Copenhague - Danemark) a, lors du récent congrès Euro-PCR 2025, été interviewé pour discuter des principaux résultats de cette étude et du suivi à 10 ans de des patients qui y ont participé. Retrouvez ses explications en cliquant sur l’image ci-contre.
Paco Carmine