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Seins denses : l'échographie, meilleur complément à la mammographie pour le dépistage

MERCREDI 23 AOûT 2023 Soyez le premier à réagirSoyez le premier à réagir

Les mammographies de dépistage pour les seins denses nécessitent souvent un complément afin d’affiner les résultats obtenus. Une étude coréenne publiée dans l'American Journal of Roentgenology (AJR) compare l’apport de l’échographie et de l’IA dans ce cadre. Les chercheurs suggèrent que l’échographie est un meilleur complément que l’IA.

AJR

La mammographie de dépistage, procédure d'imagerie standard pour la détection précoce du cancer du sein associée à une diminution de la mortalité pouvant atteindre 40 %, bénéficie depuis quelques années d’outils contemporains d’intelligence artificielle (IA) qui augmentent les performances des radiologues dans l’interprétation des clichés en termes de sensibilité, tout en réduisant les résultats faussement positifs.

L’IA et l’échographie pour affiner les résultats de la mammographie de dépistage

Des études de simulation ont également suggéré un rôle possible de l’IA dans la réduction de la charge de travail des radiologues en fournissant une alternative à l’interprétation humaine des examens mammographiques à faible risque. Cependant, l’IA autonome a montré des résultats variables, notamment chez les patientes ayant des seins denses, étant donné que le tissu fibroglandulaire peut masquer ou imiter des lésions. Le tissu mammaire dense constitue également un facteur de risque indépendant de cancer du sein.

Pour affiner les résultats des dépistages, l’échographie supplémentaire est une option recommandée pour les patientes ayant des seins denses, mais elle est quelquefois génératrice de faux positifs. Dans une étude du Japan Strategic Anti-Cancer Randomized Trial (J-START), l'utilisation d'ultrasons supplémentaires a réduit les taux de cancer d'intervalle chez les patientes ayant des seins denses mais l'utilisation d'ultrasons supplémentaires a également entraîné une moindre spécificité et une augmentation du nombre de biopsies inutiles.

Comparaison de différents attelages pour l’interprétation du dépistage pour les seins denses

L’IA a le potentiel d’améliorer les performances de dépistage de la mammographie chez les patientes présentant des seins denses. Mais quels bénéfices peut-on en attendre lorsqu’elle est associée à l'échographie supplémentaire, ou lorsqu’une mammographie de dépistage est associée à une échographie supplémentaire ? Pour tenter de répondre à cette question, des chercheurs coréens, dirigés par le Pr Hee Jung Moon, du département de radiologie du Wonju Severance Christian Hospital de Corée du Sud, et du Yonsei University Wonju College of Medicine, ont réalisé une étude, publiée dans l’American Journal of Roentgenology (AJR).

Leur but était de comparer les caractéristiques de performance de la mammographie de dépistage seule, de l'IA autonome, de l'échographie seule, ainsi que de la mammographie en association avec l'IA et/ou l'échographie, chez des patientes présentant des seins denses. Cette étude a inclus 1 325 femmes (âge moyen : 53 ans) ayant des seins denses qui ont fait l’objet, à la fois, d’une mammographie de dépistage et d’une échographie mammaire supplémentaire dans un intervalle d'un mois entre janvier 2017 et décembre 2017. Quinze radiologues ont interprété les mammographies et les examens échographiques, leurs comptes rendus étant utilisés pour l’étude du Pr Moon et ses collègues.

L’association mammographie/échographie supérieure à mammographie/IA

Un algorithme d'IA disponible dans le commerce a été utilisé pour évaluer rétrospectivement les examens mammographiques pour détecter la présence d'un cancer. Ensuite, les performances de dépistage ont été comparées entre les combinaisons de mammographie, d'IA, d'échographie et de tests, à l'aide d'équations d'estimation généralisées.

« La mammographie avec échographie supplémentaire a montré une plus grande précision, une plus grande spécificité et un taux de rappel plus faible par rapport à la mammographie avec IA, ainsi qu'à la mammographie avec échographie et IA », conclut le Pr Moon.

Bruno Benque avec AJR


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