Région sans film - Industrialiser un déploiement : ce que les établissements y gagnent
SAMEDI 25 MAI 2013
Précurseur dans l’utilisation du cloud en santé, le programme Région sans film constitue également un modèle de conduite de projet.
Le programme Région sans film vise à faciliter la généralisation des solutions d’archivage et de partage des images dans les établissements (publics et privés) d’Île-de-France. Soutenu par l’ARS et piloté par le GCS D-SISIF, il a fait l’objet de la signature d’un accord-cadre entre le GCS et le consortium, conduit par Orange, retenu à la suite d’un dialogue compétitif. Il consiste à offrir 3 types de services, selon les besoins des établissements : PACS et RIS, PACS seul pour les hôpitaux disposant d’un RIS, sauvegarde et archivage neutre pour les établissements dotés d’un PACS. Le tout en mettant en œuvre un nouveau modèle à la fois technologique et économique, de plate-forme SaaS (Software as a Service) hébergée dans un cloud privé, et dont la facturation est liée à l’utilisation du service. « Une solution de PACS locale paraît aujourd’hui anachronique », relevait Claude Évin, directeur de l’ARS, à l’occasion d’un colloque organisé mi-janvier pour présenter les premières réalisations du programme. La mutualisation des moyens constitue en effet un gage de réussite pour ce type de projet, exigeant à la fois en compétences techniques et en investissement financier. Qui plus est, le stockage des données dans le nuage répondra aux besoins de partage et de « coopérations qui doivent être développées au bénéfice des patients », a insisté le directeur de l’Agence.
Côté déploiement, la démarche du GCS sécurise l’action des établissements participants. Sur le plan juridique, d’abord, dans la mesure où le groupement a défini un modèle de contrat liant chacun d’entre eux (du moment qu’il est adhérent au GCS) avec l’opérateur. D-SISIF agit en tant que centrale d’achat et maître d’ouvrage délégué du programme, tout en apportant une forte assistance à maîtrise d’ouvrage. Cela se traduit, par exemple, dans la rédaction des cahiers des charges et la préparation des déploiements. En outre, une phase pilote impliquant le CH Simone Veil d’Eaubonne-Montmorency et l’Institut Gustave Roussy a permis de valider l’industrialisation des déploiements à venir. Du coup, le rythme est soutenu et le planning du programme quasiment respecté, avec seulement 2 mois de retard sur les prévisions initiales… ce qui est assez rare dans ce type de chantier pour être souligné. Pour le Centre d’Accueil et de Soins Hospitaliers de Nanterre, par exemple, le déploiement s’est réalisé en moins de 6 mois alors que l’établissement a opté pour la solution complète.
Tout en consolidant ces premiers résultats, Valère Dussaux, directeur du programme, travaille d’ores et déjà sur un nouvel objectif d’ouverture du service, via un portail, à la médecine de ville, ainsi qu’au partage d’images entre établissements connectés. Un premier pilote, entre le CH Simone Veil et l’IGR, permettra d’évaluer la mise en œuvre simplifiée d’échanges d’avis entre radiologues et d’astreintes hospitalières. Le GCS doit également préparer les suites de l’accord-cadre signé pour 5 ans en avril 2010.
Par Dominique Lehalle
Dominique Lehalle