Des gènes responsables d'effets secondaires après radiothérapie de la prostate
MERCREDI 09 AVRIL 2025
La radiothérapie dispensée pour le cancer de la prostate est responsable d’effets secondaires urinaires à long terme. C’est ce que rapporte l’essai PROTOX, qui identifie des caractéristiques génétiques qui favoriseraient ces effets secondaires. Une étude récente publiée dans Clinical Cancer Research valide ces affirmations, même après radiothérapie stéréotaxique.

Dans une étude publiée dans Clinical Cancer Research, des chercheurs américains ont décrit un travail qui prolonge l’essai PROSTOX, le premier du genre à utiliser les microARN pour prédire la toxicité des traitements anticancéreux.
La radiothérapie de prostate responsable d’effets secondaires urinaires à long terme
Cette étude, baptisée MIRAGE, publiée dans Clinical Cancer Research, se propose de prédire les effets secondaires urinaires à long terme, à savoir notamment les douleurs urinaires, la présence de sang dans les urines, une augmentation de la fréquence des mictions et les urgences ou fuites urinaires après des séances de radiothérapie stéréotaxique (SBRT). Bien que très précise, la SBRT peut entraîner ces effets secondaires, de manière immédiate (toxicité aiguë), ou beaucoup plus tard (toxicité tardive), voire chronique.
Pour l’essai PROTOX, les chercheurs avaient découvert que certaines différences génétiques héréditaires, notamment dans les domaines liés aux microARN, rendent certains patients susceptibles de présenter ces effets secondaires. Ils ont identifié 32 microARN uniques liés aux effets secondaires survenant après la radiothérapie et ont scindé la cohorte en groupes à faible et à haut risque de développer des effets secondaires urinaires graves à long terme après une radiothérapie SBRT.
Des travaux de recherche identifient des caractéristiques génétiques qui favoriseraient ces effets secondaires
Pour l’étude MIRAGE, les chercheurs ont tenté de confirmer l'efficacité de PROSTOX chez un nouveau groupe de 148 patients atteints d'un cancer de la prostate et bénéficiant d'une radiothérapie SBRT guidée par IRM ou par scanner, issus d'un essai clinique de phase III mené à l'University of California Los Angeles (UCLA) en utilisant le machine learning pour développer de nouveaux modèles de prédiction de la toxicité urinaire aiguë et chronique et la précision de tous les modèles a été évaluée à l'aide de mesures d'aire sous la courbe (ASC).
PROSTOX prédit avec précision la toxicité génito-urinaire tardive, atteignant une ASC de 0,76, démontrant une forte corrélation avec le grade de toxicité génito-urinaire (p-1,2E-9). Les signatures basées sur les microARN ont permis de distinguer la toxicité génito-urinaire aiguë et chronique (ASC de 0,770 et 0,763) et l'analyse de Gene Ontology (GO) a identifié des voies uniques impliquées dans chaque forme de toxicité, aiguë, chronique et tardive.
Les chercheurs ont tiré de ces résultats des preuves solides pour l'application continue des microARN pour prédire la toxicité de la radiothérapie, mais aussi et surtout pour servir de voie à la personnalisation continue de la radiothérapie avec de meilleurs résultats pour les patients.
Paco Carmine