La radiologie libérale ciblée par le PLFSS 2025
MARDI 15 OCTOBRE 2024
Le PLFSS 2025 souhaite faire des économies et les dépenses du secteur de l’imagerie sont ciblées par les parlementaires. C’est ainsi que le sujet de la pertinence des actes refait surface. La FNMR argumente, dans un communiqué, sur la formation des prescripteurs et l’information des patients pour expliquer cette tendance inflationniste.

Les annonces relatives à la proposition gouvernementale sur le budget 2025 n’ont pas fait que des heureux, loin s’en faut. Entre augmentation de certains impôts, limitation de subventions et gel de nombre de pensions, les vieilles recettes sensées aboutir à des économies sont de sortie et la période de négociations qui débute s’annonce des plus agitées.
Les dépenses du secteur de l’imagerie ciblées par les parlementaires
Dans ce contexte, le système de Santé devrait être frappé de plein fouet par les dispositions du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2025, le secteur de l’imagerie médicale faisant partie des secteurs les plus touchés. C’est ce que dénonce la Fédération Nationale des Médecine Radiologues (FNMR) dans un communiqué dans lequel elle évoque certains articles de ce projet de Loi qui pénalisent durement la profession.
Ces articles traitent notamment des dépenses d’assurance maladie de ville qui, annoncent les parlementaires, progressent de 8,5% dans le secteur de l’imagerie médicale et qui imposent donc d’adopter des mesures de régulation pour maîtriser cette dynamique. En l’absence d’accord sur des ajustements relatifs aux dépenses d’imagerie médicale et permettant de réaliser une économie d’au moins 300 millions d’euros de 2025 à 2027, le directeur général de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) pourrait procéder à des baisses de tarifs permettant d’atteindre ce niveau de réduction de dépenses.
Le sujet de la pertinence des actes refait surface
D’autre part, une mesure de la LFSS pour 2024 portant sur les médicaments, les dispositifs médicaux et leurs prestations associées et qui prévoit qu’en cas de prescription non conforme aux recommandations de bonnes pratiques, ne sera pas pris en charge par l’assurance maladie obligatoire, devrait être étendue à biologie ou à l’imagerie médicale, voire aux transports de patients. Revoilà donc la pertinence des actes d’imagerie au beau milieu des négociations conventionnelles.
La FNMR considère que les 300 M€ d’économie minimum sur 3 ans, n’est pas un objectif atteignable après l’effort consenti en 2024 dans le cadre de la réforme sur la dispensation de produit de contraste. La FNMR rappelle ainsi que, malgré l’annonce d’une hausse des dépenses de 8,5% faite par les parlementaires, les actes d’imagerie médicale n’ont pas été revalorisés depuis 2005, quand certains ont été dévalorisés, et rappelle l’impact toujours plus important des frais de fonctionnement d’un centre de radiologie.
La FNMR argumente, dans un communiqué, sur la formation des prescripteurs et l’information des patients
Elle ajoute que la pertinence des actes ne se décrète pas mais qu’elle impose une formation et l’acceptation des médecins demandeurs, voire une information des patients. Mais ce sont bien les radiologues qui ont le devoir de juger si une demande d’examen est susceptible d’être pertinente, au regard de la situation du patient. La FNMR dénonce néanmoins la remise en cause de la convention médicale signée, récemment par les syndicats représentatifs et condamne « des actions purement comptables par des baisses tarifaires favorisant comme cela est écrit dans le dernier rapport du Sénat la financiarisation des structures radiologiques. »
Paco Carmine