La TARE mieux que la TACE pour ablater le CHC volumineux
LUNDI 24 JUIN 2024
La chimio-embolisation transartérielle traite aujourd’hui souvent les CHC non opérables. Mais, selon un article élaboré par le Pr Cristina Mosconi pour la CIRSE, la radio-embolisation (TARE) est une alternative en cas de CHC volumineux ou étendu aux structures vasculaires. Dans ce cadre, une dosimétrie personnalisée peut faire gagner de l’efficacité à la TARE pour les patients.

Le professeur Cristina Mosconi est professeur agrégé de radiologie et chef du département de radiologie de l'IRCSS Azienda ospedaliera Universitaria de Bologne (Italie). Elle est radiologue interventionnelle, avec un intérêt particulier pour ses applications en oncologie et en hépatologie, notamment dans la radio-embolisation pour le traitement des hépatocarcinomes et des cholangiocarcinomes.
La chimio-embolisation transartérielle pour traiter les CHC non opérables
Elle présentera, à l’occasion du prochain congrès annuel de la Cardiovascular & Interventional Radiological Society of Europe (CIRSE) qui se tiendra à Lisbonne (Portugal) du 14 au 18 septembre 2024, son retour d’expérience au sujet de la radio-embolisation du carcinome hépatocellulaire (CHC).
Dans un article publié sur le site de la CIRSE, elle rappelle que le CHC est la quatrième cause de décès liés au cancer dans le monde car seulement 30 à 40 % des patients peuvent être traités avec un espoir de guérison. Les patients restants se voient proposer des thérapies locorégionales ou systémiques, dont la chimio-embolisation transartérielle (TACE) est l'approche la plus fréquente, même si son efficacité est médiocre dans le traitement des tumeurs volumineuses (> 5 cm) et multinodulaires.
La radio-embolisation comme alternative en cas de CHC volumineux ou étendu aux structures vasculaires
En présence de CHC volumineux avec ou sans MaVI (présence d’un envahissement vasculaire néoplasique macroscopique généralement considérée comme une contre-indication), le Pr Mosconi présente la radio-embolisation transartérielle (TARE) comme une alternative à la TACE ou aux thérapies systémiques. Elle se montre efficace pour induire la nécrose tumorale et retarder sa progression.
Mais si la TARE est plus puissante que la TACE en termes de dommages au foie sain ainsi que de contrôle des tumeurs, il est nécessaire de bien sélectionner les patients. Les plus compatibles avec la TARE sont les patients atteints d'un CHC non résécable et de classe A de Child-Pugh. Le plus grand avantage de la TARE par rapport à la TACE est qu'elle induit un syndrome post-embolisation minime, quelle que soit la taille de la tumeur.
Une dosimétrie personnalisée pour faire gagner de l’efficacité à la TARE
Les patients présentant un CHC non résécable de grande taille (> 6 cm) sont ainsi à privilégier pour bénéficier de la TARE que pour ceux présentant un petit CHC. Le Pr Mosconi la recommande également pour les patients présentant une invasion tumorale de la veine porte, selon une thrombose portale segmentaire ou bisegmentaire, tandis que l'atteinte du tronc porte lobaire ou commun est associée à une progression plus grave.
Dans cet article, elle met, d’autre part, en valeur les compétences et l’expertise élevées des intervenants à la procédure de TARE, ainsi qu'une gestion multidisciplinaire, impliquant divers personnels médicaux et non médicaux. Dans ce cadre, elle évoque l’importance du rôle des acteurs associés à l’évolution du rôle de la dosimétrie durant la procédure. La dosimétrie est en effet, pour elle, cruciale pour l’efficacité de la TARE, une dosimétrie personnalisée étant généralement associée à une survie globale améliorée et sans progression.
Reste maintenant à faire progresser la recherche pour explorer la combinaison d'inhibiteurs de points de contrôle et de la TARE, notamment pour déterminer l'immunothérapie optimale et le moment optimal des thérapies séquentielles administrées en association avec TARE.
Bruno Benque avec CIRSE