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L'IRM de contraste pour évaluer le risque de cancer du sein secondaire

06/09/2022
De Bruno Benque avec RSNA

L’apparence du tissu mammaire à l'IRM est évocatrice d’un risque futur plus ou moins probable de deuxième cancer du sein chez les femmes ayant des antécédents personnels de cancer du sein, selon une étude publiée dans Radiology. Les chercheurs ont analysé le rehaussement parenchymateux mammaire après injection de produit de contraste lors de l’IRM de surveillance pour évaluer ce risque.

Les progrès en matière de traitement et de détection précoce du cancer du sein permettent à davantage de femmes de survivre à cette pathologie, mais ces femmes sont confrontées à un risque accru de cancers du sein secondaires.

Une étude pour évaluer le risque de récidive à partir de l’apparence du parenchyme mammaire à l’IRM

Celles qui ont des seins denses courent un risque encore plus grand d’en développer un car elles ont une proportion plus grande de tissu glandulaire que les autres, et moins de tissu adipeux. Cela peut masquer les lésions à la mammographie et constitue un facteur de risque indépendant du cancer du sein. Dans ce cadre, l'IRM mammaire est devenue l’examen privilégié pour l'imagerie des femmes ayant des antécédents personnels de cancer du sein. Des études antérieures ont montré que l'IRM du sein a un taux de détection du cancer plus élevé que la mammographie.

Une étude coréenne menée par le Pr Su Hyun Lee, du département de radiologie de l'hôpital universitaire national de Séoul et publiée dans la Revue Radiology, se propose d’analyser ce risque pour ces patientes. « L'IRM mammaire de surveillance postopératoire est de plus en plus pratiquée conformément à la recommandation annuelle de l'American College of Radiology pour les femmes ayant des seins denses ou celles diagnostiquées avec un cancer du sein avant l'âge de 50 ans », précise le Pr Su Hyun Lee.

L’IRM mammaire de surveillance postopératoire comme indicateur de risque de cancer secondaire

Les chercheurs ont étudié le lien entre le risque de cancer secondaire et le rehaussement parenchymateux (BPE) de fond lors de l'IRM du sein de contrôle. Le BPE fait référence à un hypersignal modéré au niveau du tissu de fond sur l'IRM après l'administration d'un produit de contraste. Ils pensent qu'il est lié à des changements dans l'approvisionnement en sang et la perméabilité du tissu mammaire, qui est affectée par le statut hormonal. Le traitement du cancer du sein sous forme de radiothérapie, de chimiothérapie ou d'hormonothérapie peut également modifier le BPE du sein traité.

La BPE sur l'IRM du sein avec contraste est un facteur de risque connu du cancer du sein. On en sait moins sur les liens entre le BPE lors d'une IRM mammaire de surveillance et le risque de deuxième cancer du sein. Sur les 2 668 femmes participantes à l'étude, 109 ont développé un deuxième cancer du sein après un suivi médian de 5,8 ans. Une BPE légère, modérée ou marquée, à l'IRM de contrôle était indépendamment associée à un risque accru de futur deuxième cancer du sein par rapport à une BPE minimale.

Un indicateur pour personnaliser les stratégies de contrôle du sein en postopératoire

« Les résultats suggèrent que la BPE lors de l'IRM du sein de surveillance postopératoire peut aiguiller sur la réponse au traitement du cancer du sein et peut être un prédicteur du risque de deuxième cancer du sein après traitement », a poursuit le Pr Lee, qui voit la BPE comme un moyen de mieux cibler le dépistage ultérieur après un cancer du sein. « Les résultats de notre étude peuvent aider à stratifier le risque de deuxième cancer du sein chez les femmes ayant des antécédents personnels de cancer du sein et à établir des stratégies de surveillance d'imagerie personnalisées en termes de modalité et de choix des intervalles de surveillance, précise-t-elle. Par exemple, les femmes avec une BPE minimale lors d'une IRM mammaire de surveillance peuvent se passer d’une IRM mammaire avec contraste chaque année si d'autres facteurs de risque sont absents. »

Parmi ces autres facteurs de risque, citons le jeune âge au moment du diagnostic, la présence de mutations génétiques liées au cancer primaire et l'expression des récepteurs hormonaux dans ce même cancer du sein initial. Les chercheurs projettent d’élargir leur étude en analysant le lien entre les modifications de la BPE lors de l’examen mammographique préopératoire, l'IRM mammaire de surveillance postopératoire et le développement d'un cancer du sein secondaire.

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