Les approvisionnements de produit de contraste iodé font défaut partout dans le monde depuis quelque temps. Cette pénurie affecte gravement les centres de radiologie américains qui ont commencé à alerter les prescripteurs de scanners injectés. Il s’agit de graduer les examens selon la gravité des indications. La fin de la pénurie est prévue pour fin juin.
La pénurie de produit de contraste iodé fait rage dans le monde, notamment dans certains états des USA. Elle trouve son origine dans la récente fermeture d'une usine liée à Shanghai (Chine), suite à la crise sanitaire due au COVID-19.
Une pénurie sans précédent de produit de contraste iodé aux USA
Alors que le secteur de l’imagerie médicale a déjà fait face à des pénuries liées au COVID-19, notamment à cause de faibles réserves de solution saline et de cartouches de produits de contraste préremplies, la pénurie actuelle de produit de contraste est susceptible d’avoir des répercussions importantes. Partout aux États-Unis, les hôpitaux reportent les examens d'imagerie de suivi de traitement pour les patients en oncologie alors qu'ils tentent de préserver le produit de contraste pour les cas les plus urgents.
Pour s'assurer que les patients présentant des indications graves ou potentiellement mortelles puissent continuer à recevoir des soins, les responsables des centres de radiologie américains doivent évaluer rapidement leurs inventaires de produit de contraste, hiérarchiser les rendez-vous d’examens et réduire l'utilisation globale des produits de contraste iodés.
Alerter les prescripteurs et les utilisateurs habituels de scanners injectés
Dans un article publié dans l’American Journal of Roentgenology, les Drs Joseph Cavallo, et Jay Pahade, du département de radiologie et d'imagerie biomédicale de la Yale's School of Medicine (New-Heaven – Connecticut – USA) ont annoncé qu’« établir une prise de conscience de la pénurie de produit de contraste dans tout le système hospitalier est une première étape importante ». Alerter les prescripteurs récurrents de scanner injecté (oncologie, chirurgie) et les utilisateurs habituels de produits de contraste (cardiologie, chirurgie vasculaire, radio-oncologie, urologie) peut homogénéiser les stratégies d’économie au sein de leur établissement de Santé.
De plus, les indications courantes d’examens injectés peuvent être graduées, selon la nécessité, avec trois stratégies principales pour réduire l'utilisation de produit de contraste, à savoir la réduction directe de la dose de produit, l’utilisation de modalités d'imagerie diagnostique alternatives, voire le report de l’examen.
Une pénurie qui devrait s’atténuer à la fin du mois de juin 2022
Les Drs. Cavallo et Pahade fournissent également des exemples de réduction de dose qui ont été mises en œuvre dans leur établissement, notant que la faisabilité de toute réduction de dose dépend de l'équipement spécifique et des protocoles d'imagerie de chaque établissement. Idéalement, le report devrait être limité à certains examens à faible risque, ainsi qu'aux examens de suivi des découvertes fortuites ne présentant pas de menace immédiate pour le patient. Cependant, dans les pénuries les plus critiques, u inventaire de tous les scanners injectés en attente peut être nécessaire.
Dans une lettre adressée aux consommateurs le 19 avril 2022, GE Healthcare a annoncé qu'elle limiterait les commandes d'Omnipaque™. L'usine a depuis été rouverte, mais l’on s'attend à une réduction de 80% des approvisionnements jusqu'à la fin juin.
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