Vous êtes dans : Accueil > Actualités > Radiologie générale diagnostique > L'enveloppe imagerie de l'ONDAM doit cesser d'être aussi contrainte !

L'enveloppe imagerie de l'ONDAM doit cesser d'être aussi contrainte !

LUNDI 11 AVRIL 2022 Soyez le premier à réagirSoyez le premier à réagir

Le secteur de la radiologie, comme la plupart des spécialités médicales, n’est pas dans une période très florissante, en termes économiques ou de ressources humaines. Nous avons, lors d’un entretien récent, évoqué ces problèmes avec le Dr Henri Guérini, radiologue et vice-Président de l’Union Française de la Médecine Libre (UFML). La pénurie de radiologues et de MERM, la financiarisation de la médecine libérale ou la pertinence des actes sont quelques items que nous avons abordés.

UFML

Thema Radiologie : Le secteur de l’imagerie médicale connaît une période de crise des ressources humaines majeure. Comment en est-on arrivés là ?

Dr Henri Guerini : Il s’agit d’un phénomène global entretenu par l’État depuis des années. Sa stratégie a consisté à réduire les numérus clausus médical afin que la Santé ne coûte pas trop cher. Pour les manipulateurs d’électroradiologie médicale (MERM), c’est la même philosophie = plus de personnel paramédical en traîne plus de dépenses. Pour les autorisations de matériel lourd (scanner, IRM), on a fait de même en les limitant pour moins dépenser et pour ne pas avoir à embaucher trop de MERM, ce qui a entraîné un déficit d’exposition et de valorisation de cette profession, une faible dotation des instituts de formation par manque d’offre et qui nous place aujourd’hui en queue de peloton en matière d’équipement de ce type en Europe.

T.R. : La problème concernant les MERM semble plus grave que ce que l’on a pu penser il y a seulement quelques années. Quels sont les risques ?

Dr H.G. : En termes de recrutements dans les instituts tout d’abord, ce manque de visibilité nuit à la qualité des candidats, d’autant que depuis qu’ils accèdent à la formation par Parcoursup il n’y a plus de filtrage à l’entrée, à part le dossier scolaire qui ne dit rien de la motivation de ces derniers à embrasser cette carrière, et réduit, par ricochet, l’attractivité du métier. Le risque majeur est de créer, à court terme, des sous-métiers – exemple : aide-MERM – sous-payés dans les cabinets de radiologie. Cela ne pose aucun problème de légalité s’ils ne déclenchent pas les acquisitions d’images. Ces nouveaux professionnels peuvent ainsi accueillir et placer les patients avant que l’image soit acquise. Il suffit juste d’une personne responsable dans la structure. Cela relève pour moi de la même dérive que les aides médecins ou les fonctions de pratiques avancées paramédicales. De la même façon que je suis contre la délégation de tâches de MERM aux aides-MERM, je conteste la délégation de tâches médicales aux MERM.

T.R. : Pourtant, le processus est en marche et beaucoup de MERM se forment à l’échographie ou à l’interventionnel et les centres en ont besoin. Qu’est-ce qui vous gêne dans cette démarche ?

Dr H.G. : Je suis très ami avec les MERM et je reconnais bien volontiers le niveau de technicité qu’ils ont acquise au fil des années pour suivre l’évolution technologique des modalités d’imagerie. J’en connais qui ont un haut niveau d’exercice et qui font de la recherche paramédicale. Mais l’échographie ou la pose de Piccline sont de la responsabilité des radiologues et ces pratiques font courir un vrai risque aux MERM, juste pour couvrir le déficit en médecin favorisé par l’État. Pourquoi, par exemple, avoir rallongé les années d’internat, créé l’année de Dr junior ou les deux années supplémentaires optionnelles en interventionnel ? Le Ministère argumente par la complexité du métier et d’un autre côté il réduit la valorisation de l’acte intellectuel. Il faut au contraire réduire les années d’internat et aiguiller les jeunes radiologues plus tôt vers l’interventionnel.

T.R. : La Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR), qui représente les radiologues libéraux, a récemment communiqué sur sa lutte contre la financiarisation de la radiologie. Vous devez certainement accueillir cette évolution avec satisfaction ?

Dr H.G. : Je suis effectivement heureux que la FNMR ait pris conscience de cette problématique, bien qu’elle ait favorisé cette évolution depuis plusieurs années. Je m’explique : ce phénomène de financiarisation a touché tout d’abord le secteur de la biologie qui, à force de baisses des actes, a vu nombre de laboratoires de ville perdre en rentabilité et être rachetés par des fonds de pension qui ont fait des économies d’échelle. Cela a coulé le secteur ! Maintenant, place à la radiologie libérale. Les baisses tarifaires des actes de radiologie, validées par des accords signés par la FNMR, a entraîné une baisse d’attractivité des cabinets de radiologie. Au moment de partir à la retraite, les anciens n’ont pas trouvé de repreneurs plus jeunes et ont commencé à vendre eux aussi aux fonds de pension. Le tout, au bénéfice de l’État qui fait des économies. C’est la raison pour laquelle, en tant que vice-Président de l’UFML, je me réjouis que ce séminaire pluridisciplinaire ait été organisé pour lutter contre ce risque. Mais les radiologues doivent balayer devant leur porte et tout radiologue qui vend son outil de travail à la finance ne doit pas être membre de la FNMR. Il devrait exister par exemple une charte d’adhésion.

T.R. : Abordons pour finir le problème des actes d’imagerie répétés et redondants. Les recommandations liées à la pertinence des actes vous semblent-elles efficaces ?

Dr H.G. : L’évolution technologique et la baisse de la pratique clinique ont fait de la radiologie le stéthoscope moderne. À partir de ce constat, et j’ai écrit quelques articles sur le sujet, il ne faut pas faire porter la responsabilité de la pertinence aux radiologues. Celle-ci est largement partagée avec les prescripteurs et les patients. Il y a un gros travail de formation à réaliser auprès des demandeurs d’examens d’imagerie. Idem pour les patients, dont le nomadisme médical doit être combattu. Espérons que le dossier patient informatisé et la plateforme « Mon Espace Santé » pourra permettre d’en contrôler les abus. Mais quand on voit que la Haute Autorité de Santé justifie la prescription d’une IRM lombaire pour une lombalgie chronique alors que l'accord conclu par la FNMR restraignait les prescriptions d'IRM pour les lombalgies, on se dit qu’il y a du chemin à faire…En tout cas, et pour finir, je dirais que l’enveloppe imagerie de l’ONDAM ne doit plus être aussi contrainte qu’elle ne l’est actuellement.

Propos recueillis par Bruno Benque


Les praticiens libéraux annoncent une grève totale à partir du 3 juin 2024
08/04/2024 : Dans la foulée de la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP), les médecins libéraux annoncent se joindre au mouvement de grève totale qui débutera le 3 juin 2024. Il s’agit de montrer leur désaccord devant les écarts annoncés par le Gouvernement entre le financement des établissements publics et celui des privés.

La CNAM publie les chiffres en hausse des fraudes à l'Assurance maladie
03/04/2024 : La CNAM est fortement engagée dans la lutte contre les fraudes à l’Assurance maladie. Les professionnels et les assurés sont concernés par des hausses de 50% en un an de fraudes détectées et les objectifs sont encore à la hausse dans un futur proche.

La radiologie française rappelée à l'ordre quant à l'exercice illégal de la profession de MERM
02/04/2024 : Alors que des informations relatives à la pratique illégale de la profession de MERM nous arrivent de plus en plus fréquemment, le CNPMEM a réagi en interpelant le G4. Il rappelle, dans une lettre, les radiologues à leurs responsabilités et souhaite sensibiliser tous les professionnels de Santé devant ces pratiques dangereuses pour la qualité de la prise en charge radiologique des patients.

Recommandations pour le diagnostic des hémorragies gastro-intestinales
13/03/2024 : Les sociétés savantes américaines qui traitent de l’imagerie gastro-intestinale viennent de publier, dans la Revue Radiology, un document de consensus concernant le diagnostic et le traitement des hémorragies dans cette région anatomique. Différentes techniques sont recommandées selon les localisations du saignement.

De nouvelles têtes d'affiche pour la radiologie européenne
13/03/2024 : L’European Society of Radiology (ESR) a procédé, lors de son Assemblée Générale, à l’élection de nouveaux membres du Conseil d’administration et du Conseil exécutif. Voici les nouvelles têtes d’affiche européennes de la radiologie.

LI-RADS confronté à l'anapath pour la survie après ablation de CHC
11/03/2024 : La classification Li-Rads est désormais référencé comme prédicteur de récidive du carcinome hépatocellulaire (CHC). Mais il est nécessaire de la confronter à l’histopathologie afin de prédire les taux de survie post-opératoires. Une équipe française a mené ce travail publié dans la Revue Radiology.

Le nouveau bureau du CERF innove dans la continuité
08/03/2024 : Le Collège des Enseignants en Radiologie de France (CERF) vient d’élire son nouveau bureau pour les trois prochaines années. Nous avons rencontré son nouveau Président, le Pr Christophe Aube, qui trace pour nous les contours des activités de cette institution qui œuvre selon deux axes de travail, l’enseignement pour les étudiants en radiologie et la recherche dédiée à cette spécialité.

Bracco aborde une période charnière sur plusieurs plans
07/03/2024 : Alors que la réforme de l’approvisionnement en produits de contraste bat son plein, nous avons rencontré Marie Lafolie, Cheffe de gamme chez Bracco Imaging France, pour recueillir ses impressions dans cette période charnière. Elle a fait le point entre autres sur la gestion des produits de contraste dans les GIE et nous a présenté Vueway (gadopiclénol), le nouveau produit de contraste en IRM.

Réforme du produit de contraste : UniHA lance un nouveau marché
04/03/2024 : Pour s’adapter aux évolutions découlant de la réforme de l’acquisition des produits de contraste, UniHA a mis en place un nouveau marché pour les établissements de Santé. Continuité et sécurité des approvisionnements seront garantis, de même que les solutions multi-patients.

Un nouveau détecteur haute résolution pour l'imagerie dentaire
01/03/2024 : En lançant le X-Panel 1501c FXM, Detection Technology complète son offre de détecteurs pour les applications radiologiques dentaires. En plus de la réduction du bruit et de la résolution spatiale, ce matériel peut stocker jusqu’à 5 000 images complètes.


GPT-4 pourrait répondre au défi de la surcharge de travail pour les radiologues
24/04/2024 : Le grand modèle de langage GPT-4 montre, dans une étude publiée dans la Revue Radiology, que ses performances égalent celles des radiologues dans la détection des erreurs dans les comptes rendus de radiologie. Cet outil plus rapide et plus économique que l’humain pourrait répondre au défi de la surcharge de travail pour les radiologues.

L'Académie de Médecine souhaite réformer la recherche médicale en France
24/04/2024 : L’Académie nationale de Médecine vient de publier un nouveau rapport qui synthétise les problèmes récurrents rencontrés par la recherche médicale française. Elle y élabore des recommandations afin de réformer son financement ou mieux structurer les ressources notamment.

La SFNR annonce son soutien au mouvement de grève des établissements privés
23/04/2024 : L’hospitalisation privée, mécontente et inquiète devant la faible revalorisation des tarifs hospitaliers par rapport au public, sera en grève totale du 3 au 5 juin 2024. Les radiologues libéraux attachés à ces établissements se sentant en danger, la FNMR a décidé de soutenir le mouvement.

Nouvelle erreur de latéralité signalée en radiothérapie
23/04/2024 : Le Centre de Cancérologie du Grand Montpellier (CCGM) a alerté l’ASN concernant une erreur de latéralité dans le traitement d’un sein par radiothérapie. C’est le second cas de ce type signalé en deux semaines.

La radiothérapie pré-opératoire pour bien préparer la reconstruction mammaire
22/04/2024 : Le Journal of American Medical Association (JAMA) vient de publier une étude qui évalue de nouveaux protocoles de radiothérapie pour le cancer du sein. Il s’agit de pratiquer une radiothérapie pré-opératoire avant la mammectomie et le reconstruction mammaire.

35ème congrès de la SFRO : les inscriptions sont ouvertes !
22/04/2024 : La SFRO annonce l’ouverture des inscriptions de son 35ème congrès. Cette édition 2024 traitera notamment de cancérologie thoracique, de métastases cérébrales, de ré-irradiations ou de l’implémentation de l’IA dans les pratiques.

Déclaration de consensus pour le dépistage radiologique de l'endométriose
19/04/2024 : Une nouvelle déclaration de consensus d’experts de la Society of Radiologists in Ultrasound (SRU) a été publiée dans la Revue Radiology sur le thème du dépistage de l’endométriose. Différentes procédures sont recommandées, chez les patientes symptomatiques ou celles à haut risque d’endométriose.

Radiothérapie : erreur de latéralité à l'institut de cancérologie de Bourgogne
17/04/2024 : Une erreur de latéralité a entrainé la délivrance d’un traitement de radiothérapie sur le mauvais sein d’une patiente de l’Institut de cancérologie de Bourgogne. L’événement a été classé au niveau 2 de l’échelle ASN-SFRO.

JFR 2024 : les inscriptions sont ouvertes !
17/04/2024 : Les inscriptions aux JFR 2024 sont désormais ouvertes. Ces Journées seront présidées cette année par le Pr Valérie Laurent qui vous les présente dans une vidéo.

La CT-FFR comme outil de sélection des patients éligibles à l'angioplastie coronaire
16/04/2024 : Une nouvelle étude publiée dans la Revue Radiology montre que le coroscanner accompagné de la CT-FFR améliore les parcours de soins des patients cardiaques. Grâce à cet outil, les sténoses ou occlusions dans les coronaires de ces derniers sont moins susceptibles de générer des procédures invasives thérapeutiques.


Déclaration de consensus pour le dépistage radiologique de l'endométriose
19/04/2024 : Une nouvelle déclaration de consensus d’experts de la Society of Radiologists in Ultrasound (SRU) a été publiée dans la Revue Radiology sur le thème du dépistage de l’endométriose. Différentes procédures sont recommandées, chez les patientes symptomatiques ou celles à haut risque d’endométriose.

GPT-4 pourrait répondre au défi de la surcharge de travail pour les radiologues
24/04/2024 : Le grand modèle de langage GPT-4 montre, dans une étude publiée dans la Revue Radiology, que ses performances égalent celles des radiologues dans la détection des erreurs dans les comptes rendus de radiologie. Cet outil plus rapide et plus économique que l’humain pourrait répondre au défi de la surcharge de travail pour les radiologues.

Un suivi systématique à six mois serait préférable pour les lésions mammaires classées BI-RADS 3
20/05/2020 : Les femmes présentant des lésions mammaires classées BI-RADS 3 devraient systématiquement suivies à six mois. C’est ce que suggère une étude publiée dans la Revue Radiology en raison du risque faible mais non négligeable que ces lésions soient malignes.

Nouvelle erreur de latéralité signalée en radiothérapie
23/04/2024 : Le Centre de Cancérologie du Grand Montpellier (CCGM) a alerté l’ASN concernant une erreur de latéralité dans le traitement d’un sein par radiothérapie. C’est le second cas de ce type signalé en deux semaines.

La CT-FFR comme outil de sélection des patients éligibles à l'angioplastie coronaire
16/04/2024 : Une nouvelle étude publiée dans la Revue Radiology montre que le coroscanner accompagné de la CT-FFR améliore les parcours de soins des patients cardiaques. Grâce à cet outil, les sténoses ou occlusions dans les coronaires de ces derniers sont moins susceptibles de générer des procédures invasives thérapeutiques.

Radiothérapie : erreur de latéralité à l'institut de cancérologie de Bourgogne
17/04/2024 : Une erreur de latéralité a entrainé la délivrance d’un traitement de radiothérapie sur le mauvais sein d’une patiente de l’Institut de cancérologie de Bourgogne. L’événement a été classé au niveau 2 de l’échelle ASN-SFRO.

La radiothérapie pré-opératoire pour bien préparer la reconstruction mammaire
22/04/2024 : Le Journal of American Medical Association (JAMA) vient de publier une étude qui évalue de nouveaux protocoles de radiothérapie pour le cancer du sein. Il s’agit de pratiquer une radiothérapie pré-opératoire avant la mammectomie et le reconstruction mammaire.

Fabrication de radiopharmaceutiques : nouvelles recommandations de bonnes pratiques
29/08/2023 : La préparation des radiopharmaceutiques utilisés dans le cadre des activités de médecine nucléaire se fait souvent à petite échelle au sein des établissements de Santé. L’European Journal of Nuclear Medicine & Molecular Imaging vient de publier un guide qui met à jour les bonnes pratiques dans cette discipline.

Imagerie de la stabilité de la hanche
09/02/2024 : La stabilité de la hanche est déterminée par l’intégrité et le bon positionnement de trois éléments anatomiques majeurs, le labrum, le ligament acétabulaire et le ligament rond. Une étude exhaustive publiée dans la Revue Radiographics nous propose les images radiologiques typiques des dysfonctionnements qui peuvent fragiliser cette stabilité.

35ème congrès de la SFRO : les inscriptions sont ouvertes !
22/04/2024 : La SFRO annonce l’ouverture des inscriptions de son 35ème congrès. Cette édition 2024 traitera notamment de cancérologie thoracique, de métastases cérébrales, de ré-irradiations ou de l’implémentation de l’IA dans les pratiques.