De la bonne combinaison des dispositifs de radioprotecton en interventionnel
LUNDI 07 MARS 2022
La radioprotection du radiologue interventionnel est un axe majeur de travail pour tous les préventeurs de risque ionisant à l’hôpital. Dans une étude coréenne publiée dans le Journal of Vascular & Interventional Radiology, des chercheurs ont étudié différentes combinaisons de dispositifs anti-X pour évaluer leur efficacité.

Bien que de nombreuses études aient examiné l'efficacité de divers dispositifs de protection pour réduire la dose d'exposition aux rayonnements des médecins lors d’explorations interventionnelles, aucune étude n'a comparé l'effet protecteur de ces dispositifs lorsqu'ils sont utilisés de manière combinée.
Quelles combinaisons d’équipements anti-X sont les plus efficaces en radiologie interventionnelle ?
Une étude expérimentale Sud-Coréenne prospective publiée dans le Journal of Vascular & Interventional Radiology (JVIR) se propose de déterminer la meilleure combinaison de dispositifs de protection contre les rayonnements. Les chercheurs ont utilisé, pour se faire, des fantômes anthropomorphiques d'un médecin et d'un patient pour mesurer l'efficacité de la radioprotection d’un équipement de protection individuelle (EPI), d’un rideau plombé, d’un filtre à rayons X et d’une méthode de collimation fluoroscopique, de manière individuelle et combinée.
Pour simuler un médecin exécutant une procédure, le médecin fantôme a été placé à côté de la table d'opération à 45 cm de la ligne centrale du patient fantôme et tourné de 30° vers le moniteur fluoroscopique. Un tube à rayons X a été placé en bas, le détecteur se trouvant donc au-dessus du patient fantôme. La distance entre le détecteur et le patient fantôme était de 30 cm. Le centre du faisceau fluoroscopique était dirigé vers le disque L5-S1 à une angulation craniale de 20°. Les constantes ont été paramétrées en manuel pour une tension de tube de 88 kVp et un courant de tube de 17 mA.
Quatres dispositifs de radioprotection au banc d’essai
Les chercheurs ont mesuré les doses d'exposition à l'aide de dosimètres électroniques personnels au niveau des yeux, de la thyroïde et des gonades pendant une minute, chaque expérience étant répétée 15 fois. Au total, sept méthodes de protection combinées (3 doubles protections, 3 triples protections et 1 quadruple protection) ont démontré une efficacité de la somme des dispositifs de radioprotection (SSE) plus élevée que celle émanant de leur combinaison expérimentale (CSE) dans les 3 organes critiques. Les différences maximales et minimales entre SSE et CSE ont été détectées avec EPI + Collimation + Rideau + Filtre au niveau des gonades (162,68 %) et EPI + Rideau au niveau de la thyroïde (2,43 %), respectivement.
Les meilleures méthodes de radioprotection ont été, au final, l’EPI pour la méthode de protection simple (11,82 μSv/min, 80,04 %), l’EPI + la Collimation pour la méthode de double combinaison (4,68 μSv/min, 92,09 %) et l’EPI + la Collimation + le paravent pour la méthode triple combinaison (3,08 μSv/min, 93,39 %). Lors de la préparation des équipements de protection, les chercheurs recommandent donc de prioriser les équipements dans cet ordre.
Bruno Benque avec JVIR