Le scanner low dose recommandé par le collectif Ensemble Nous Poumons
VENDREDI 15 OCTOBRE 2021
Pour le mois de novembre, un collectif de professionnels de Santé et d’associations de patients lance « Ensemble Nous Poumons », une campagne de sensibilisation du grand public au cancer du poumon. Ce collectif promeut le dépistage par scanner low dose pour améliorer les taux de mortalité.

Le mois de novembre est, depuis quelques années, le mois des cancers masculins avec une campagne de sensibilisation nommée Movember.
Mais c’est aussi le mois de sensibilisation au cancer du poumon, à travers la campagne Novembre Perle. Et c’est dans ce cadre que le collectif pluridisciplinaire de d’oncologues, de radiothérapeutes, de pneumologues, de chirurgiens thoraciques, de radiologues, de médecins généralistes et d’associations de patients intitulé "Ensemble Nous Poumons", entre en action afin d'améliorer l'état des connaissances sur la maladie. La stratégie décennale de lutte contre le cancer, présentée début février 2021 par le chef de l’État, a pour ambition d’infléchir significativement le taux de mortalité du cancer du poumon.
Ce collectif recommande, pour plus d’efficacité sur ce taux de mortalité, de créer des campagnes de détection et de diagnostic précoce de la maladie pour soutenir cette volonté affichée. Il vise à mieux informer et sensibiliser les professionnels de santé et le grand public et réfléchir aux contours des parcours de détection précoce en lien avec les grandes orientations sanitaires. Mais cela soulève la question du dépistage du cancer du poumon par scanner low dose, qui a fait l’objet de deux grandes études, NLST (NationalLung Screening Trial) aux États-Unis, et NELSON, aux Pays-Bas et en Belgique. Si l’étude NLST, menée entre 2002 et 2007 sur plus de 50 000 fumeurs ou anciens fumeurs âgés de 55 à 74 ans montrait quelques limites en termes de populations étudiées notamment, l’essai NELSON a démontré que le dépistage précoce du cancer du poumon permettrait d’augmenter les chances de guérison.
Mais pour aller plus loin et évaluer l’efficacité et la faisabilité en vie réelle du dépistage organisé du cancer du poumon chez les gros fumeurs, une étude française, DEP-KP80, a été conduite dans le département de la Somme par le Dr Olivier Leleu. Son protocole de 3 scanners sur 3 ans donnera des résultats définitifs au dernier trimestre 2021. Mais cette étude permet déjà d’apprécier les résultats du premier et du second scanner, qui confirment la faisabilité et l’efficacité de ce dépistage. Les trois-quarts des cancers ont en effet pu être diagnostiqués à un stade précoce et bénéficier de traitements curatifs. Les 1300 participants à l’étude DEP-KP80 ont majoritairement été recrutés par des médecins généralistes. Mais il s’avère que seulement 35 % des patients ont effectué le second scanner thoracique. Les causes de cette baisse d’adhésion sont inconnues et en cours d’investigation.
Cela montre en tout cas que la sensibilisation des populations est nécessaire pour améliorer les statistiques relatives à la mortalité due au cancer du poumon.
Bruno Benque