Les vertébroplasties cervicales par abord transpédiculaire montrent leur efficacité
MERCREDI 20 JANVIER 2021
Pour réaliser une vertébroplastie cervicale, mieux vaut choisir un abord transpédiculaire postérieur. C’est ce qui ressort d’une étude strasbourgeoise publiée dans la Revue European Radiology.

La vertébroplastie percutanée (PV) de la colonne cervicale a été traditionnellement réalisée avec une approche trans-orale ou antéro-latérale.
Un abord transpédiculaire plutôt que trans-bucal ou antéro-latéral pour la vertébroplastie cervicale
Une équipe des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, emmenée par les Prs Roberto Luigi Cazzato et Ashif Gangi se propose, dans une étude publiée dans la Revue European Radiology, d’évaluer la technique transpédiculaire postérieur (PTPA) pour cet examen thérapeutique. L'abord PTPA a été utilisé sporadiquement ces dernières années et il est intéressant d’en étudier la faisabilité technique, la sécurité et les résultats cliniques.
Dans cette étude, tous les patients consécutifs subissant une vertébroplastie transcutanée cervicale avec PTPA (sous anesthésie générale et sous guidage tomodensitométrique de janvier 2008 à novembre 2019 ont été identifiés. Les données démographiques des patients, les indications de vertébroplastie, le niveau vertébral, les variables liées à la procédure et les résultats cliniques, y compris les complications et le soulagement de la douleur ont été enregistrées et analysées.
Un succès technique et une efficacité anti-douleur significative
Au total, trente-deux patients (18 femmes et 14 hommes d’âge moyen 61,1 ans) ont été inclus, représentant 36 vertèbres. Trois vertèbres (3/36, 8%) avaient pour étiologie une fracture traumatique sous-jacente, les autres (33/36, 92%) relevant d'une tumeur lytique douloureuse. Le succès technique a été évalué à 97% tandis que le te temps moyen nécessaire pour déployer le trocart était de 23 ± 11 min (extrêmes 7–60). Une fuite de ciment asymptomatique extra-vertébrale a été observée dans 3/35 (9%) des niveaux vertébraux.
Un seul patient (1/32, 3%) a développé un œdème pulmonaire cardiogénique aigu nécessitant une hospitalisation en unité de soins intensifs, tandis qu’un autre patient (1/32, 3%) a développé une infection localisée au site d'entrée cutanée, qui a été gérée de manière conservatrice. À 1 mois de suivi, la douleur moyenne dans la population étudiée était de 1,0 ± 1,1 alors qu’elle était de 6,2 ± 1,4 avant la procédure.
Au final, les chercheurs ont conclu que la vertébroplastie cervicale par abord transpédiculaire postérieur est techniquement réalisable, sûre et permet un soulagement efficace de la douleur.
Bruno Benque avec European Radiology