L'Institut médico-légal du CHU de Tours a fait l'acquisition, il y a un an, d'un scanner FCT Speedia de Fujifilm pour assister les médecins légistes dans leurs autopsies. Le PR Pauline Saint-Martin, Chef de ce service, revient pour nous sur les apports de cette modalité pour la qualité des examens réalisés et l'amélioration des workflows.
Thema Radiologie: Comment la prise en charge radiologique est-elle organisée au sein de l'Institut Médico-Légal (IML) du CHU de Tours ?
Pr Pauline Saint-Martin: Nous avons la chance de disposer, dans nos locaux, d'un scanner uniquement pour des examens post-mortem. Il faut en effet distinguer notre activité de celle de l'Unité médico-judiciaire, service de consultation des victimes de violences, qui prend en charge des patients vivants. Notre équipe est composée de 8 médecins légistes d'un cadre de santé, de 3 aides-soignantes, de 2 secrétaires et 2 psychologues. Pour l'acquisition des images scanographiques, deux manipulateurs sont détaché du Service d'imagerie du CHU.
T.R.: Quels bénéfices tirez-vous de cette modalité qui a été installée il y a un an ?
Pr P.S-M: Il faut savoir qu'auparavant nous partagions les installations d'imagerie médicale les autres services du CHU, ce qui réduisait notre marge de manœuvre. Aujourd'hui, lorsque nous recevons un corps, il ne quitte pas l'IML et il est pris en charge par une équipe dédiée. Nous travaillons en collaboration avec les radiologues du CHU qui nous prêtent, donc, deux manipulateurs ainsi qu'un radiologue. Ce dernier est d'ailleurs en train de se former à la médecine médico-légale et sera en charge d'analyser les images du scanner post-mortem.
T.R.: Que vous apporté le scanner FCT Speedia de Fujifilm, en termes de workflow et de qualité d'examens ?
Pr P.S-M: Nous avons, tout d'abord, pu augmenter notre amplitude horaire, avec une vacation supplémentaire entre 13h et 14h, en plus de celle entre 7h et 8h du matin. D'autre part, nous avons pu affiner nos protocoles d'acquisition, ce qui nous permet d'utiliser tout le potentiel de cette machine, notamment en réalisant des coupes fines avec une résolutions spatiale très précise. Nous pouvons ainsi adapter les explorations aux différents cas de morts violentes, de décès par armes blanches ou armes à feu. Nous apportons ainsi un complément très qualitatif aux autopsies, notamment pour les cas de morts suspectes ou inattendues.
T.R.: Quel bilan tirez-vous, au bout d'un an d'exercice, de l'arrivée du FCT Speedia ?
Pr P.S-M: Je dois dire que cette modalité nous a facilité le travail et nous a fait gagner en qualité. Nous réalisons une dizaine d'examens par semaine qui fournissent des informations capitales aux autorités judiciaires. Cela renforce l'aura de l'IML au sein de l'institution et constitue un exemple à suivre pour les praticiens des autres IML qui nous rendent visite. De plus, je trouve cette installation très fiable et l'équipe Fujifilm très réactive en cas de questions ou d'ajustement des protocoles notamment.
T.R.: Au final, quelles sont les évolutions attendues dans vos pratiques scanographiques et permises par le FCT Speedia ?
Pr P.S-M: Comme énoncé plus haut, nous fondons beaucoup d'espoir sur la poursuite de la collaboration avec le pôle d’imagerie médicale et sur la formation spécifique à la médecine légale d’un jeune radiologue avec lequel nous ferons progresser qualitativement notre activité, notamment par des actions de recherche. Nous allons également étudier la possibilité d’acquérir un appareil spécifique permettant l’injection de produit de contraste pendant le scanner post-mortem.
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