SLA / Maladie de Charcot: la recherche avance
MARDI 28 MAI 2019
La recherche sur la SLA / Maladie de Charcot avance. Le programme DHUNE y est très actif et présentera bientôt les résultats de ses études en cours. Une interview du Pr Shahram Attarian et du Dr Annie Verschueren nous éclaire sur le sujet.

En amont de la Journée mondiale Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) / Maladie de Charcot, nous vous proposons une synthèse de l'interview qu'ont donné le Pr Shahram Attarian et le Dr Annie Verschueren, du Centre de référence des maladies neuromusculaires et de la SLA, sur les avancées réalisées par le programme DHUNE pour ces pathologies neurodégénératives.
Trois études médicamenteuses en attente de validation avant commercialisation
La SLA touche environ 7000 personnes en France, principalement des personnes entre 60 et 70 ans, souvent très actifs, avec une activité physique importante, qui subissent en quelques mois une perte de poids, une fonte musculaire, une paralysie musculaire qui touche progressivement leurs membres supérieurs et leurs membres inférieurs, ainsi qu'une perte de leur faculté de parler et de respirer. Trois études en phase avancée pour tester l’efficacité de médicaments sont en phase de validation avant d’être commercialisées. Pour ces 3 projets, les chercheurs testent l’efficacité sur des groupes de patients assez conséquents aux niveau national et international. Ils essaient de recruter des patients en début de maladie avec un handicap léger et une fonction respiratoire préservée. En couplant les 2 approches, neuro inflammation et stress cellulaire, qui agissent sur différents leviers, ils espèrent pouvoir ralentir la progression de la maladie.
L'IRM 7T au sodium pour étudier l'altération de la connectivité
Concernant la recherche en imagerie cérébrale et de la moelle cervicale, deux études sont en cours. La première consiste à faire passer un examen IRM tous les trois mois aux patients pour pouvoir détecter les marqueurs précoces de dégénérescence de la maladie, grâce à L'IRM 7T au sodium du CEMEREM, DHUNE étant l’un des 2 seuls centres en France à en être équipé. Il s'agit notamment d'étudier l’altération de la connectivité entre les différentes parties du cerveau à une phase précoce. Montrer qu’il y a altération de la connectivité permettrait d’anticiper les premières traces de la maladie.
DHUNE a également bénéficié d’une bourse de la Fondation Thierry Latran pour une étude sur l'imagerie de la moelle épinière d’une quinzaine de patients, en particulier son atrophie au niveau des fibres nerveuses (substance blanche) et cellulaires (substance grise). Les chercheurs espèrent que ces études aideront à déceler les marqueurs précoces de la maladie. Ils participent également à une très grande étude nationale sur la SLA – PULSE - soutenue par l’association ARSLA, pour créer une base de données sur la maladie au niveau sanguin, imagerie, et électrophysiologie afin de mieux comprendre la maladie, mieux pouvoir la diagnostiquer et trouver des meilleurs facteurs de suivis, avec l'ambition au niveau national est d’inclure 1000 patients. 300 sont inclus aujourd'hui, dont 80 sur Marseille, ce qui fait de DHUNE le premier centre recruteur. Le recrutement prendra encore 2 ou 3 ans pour compléter cette base de données.
À noter que la filière de santé maladies rares FILSLAN organise les journées nationales annuelles de la SLA à Marseille les 27 et 28 juin 2019, avec des ateliers et conférences sur le thème « la parole des malades ». Plus d’infos sur https://portail-sla.fr/
Consultez l'interview en intégralité ICI.
A propos de DHUNE : DHUNE est un programme de recherche ambitieux sur les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) dite Charcot, Sclérose en Plaques, Huntington) et le vieillissement, avec une approche pluridisciplinaire inédite, porteur de beaucoup d’espoirs pour les malades et leur entourage. Abordant la maladie différemment, établissant des passerelles entre la recherche clinique et pré clinique, impliquant à la fois les différents pôles hospitaliers (gérontologie, neurologie, psychiatrie, imagerie, biologie) et les équipes de recherche académique (plus de 100 chercheurs), les patients, les industriels du secteur, et l'éducation, DHUNE a pour objectif d’aboutir à des découvertes sur la motricité, la cognition, la vie quotidienne des patients atteints de maladies neurodégénératives et d’obtenir des avancées plus rapides sur ces maladies. Le centre DHUNE fait partie des 7 centres français à avoir été labellisés par AVIESAN (Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé), et comme centre d’excellence au sein du réseau «Centres of Excellence in Neurodegeneration » (CoEN) en Europe et au Canada. DHUNE est par ailleurs labellisé FHU (Fédération Hospitalo Universitaire) dans le cadre du plan 2014-2019 sur les maladies neurodégénératives.
Bruno Benque