HTAP ou hypertension pulmonaire thromboembolique: le scanner double énergie pour les différentier ?
LUNDI 27 MARS 2017
Le scanner double énergie permet de caractériser des différences de perfusion dans l'hypertension artérielle pulmonaire par rapport aux formes périphériques d'hypertension pulmonaire thromboembolique chronique. C’est ce que montre une étude française parue dans la revue European Radiology.

L’hypertension de l’artère pulmonaire (HAP) et les formes périphériques d’hypertension pulmonaire thromboembolique chronique (pHPTEC) sont deux affections difficilement différentiables en imagerie en coupe.
Détecter des différences de perfusion provoquées par la HAP et la pHPTEC
Une étude, parue dans la revue European Radiolgy, et menée par les Drs Jessica Giordano, Suonita Khung, Alain Duhamel, du département d’imagerie thoracique du CHRU de Lille et leurs collègues, se propose de comparer la perfusion pulmonaire chez 31 patients présentant ces pathologies à l’aide du scanner double énergie. Ces 31 patients présentant une HAP (groupe 1; n = 19) et une pHPTEC (groupe 2; n = 12) ont subi un angioscaner thoracique à double énergie avec reconstruction d'images diagnostiques et de perfusion. Les altérations de perfusion ont ensuite été analysées à un niveau segmentaire. La scintigraphie de ventilation/perfusion (V/Q) était disponible chez 22 patients (groupe 1: 13/19, groupe 2: 9/12).
Des altérations moins fréquentes et plus homogènes en cas d'HAP
La perfusion était anormale chez 52,6% des patients du groupe 1 et chez 100% des patients du groupe 2. Les modèles d'altération de la perfusion différaient significativement entre les deux groupes. Dans le groupe 1, d’une part, 96,6% des segments évoquant une perfusion anormale présentaient des défauts inégaux. Dans le groupe 2, d’autre part, les anomalies les plus fréquentes étaient tantôt diffuses (58,5%), tantôt à type d’embolie pulmonaire (37,5%). La comparaison entre le scanner de perfusion et la scintigraphie a montré des résultats concordants dans 76,9% des patients du groupe 1 (10/13) et dans 100% des patients du groupe 2 (9/9), avec un modèle diffus prédominant ou exclusif dans le groupe 1 et un modèle mixte de Anomalies dans le groupe 2.
Les modifications de la perfusion pulmonaire identifiées au scanner double énergie sont moins fréquentes et plus homogènes en cas de HAP que pour les pHPTEC, avec un niveau élevé de concordance avec la scintigraphie de ventilation/perfusion.
Bruno Benque avec European Radiology