Imagerie médicale: la Cour des comptes préconise de nouvelles économies
VENDREDI 13 MAI 2016
Alors qu’un récent Rapport de la Cour des comptes reconnait la place centrale de l’imagerie médicale dans le diagnostic et le suivi thérapeutique de la population, la FNMR rejette les recommandations inscrites dans ce document visant à faire réaliser de nouvelles économies à ce secteur d’activité.

La Cour des comptes a publié, le 11 mai 2016, un rapport sur l’imagerie médicale, demandé par la commission des affaires sociales du Sénat.
Les recommandations de la Cour des comptes pour l’imagerie médicale
L’imagerie médicale, est confrontée aujourd’hui à de forts enjeux médico-économiques que les politiques de régulation ne permettent pas de traiter de façon satisfaisante. Pour mieux adapter les moyens aux besoins, la Cour des comptes préconise dans ce document d’améliorer la pertinence des actes et favoriser l’innovation en réallouant des ressources, de réorganiser l’offre autour de mutualisations entre établissements de santé ainsi qu’entre secteur hospitalier et secteur libéral et, enfin, de revaloriser l’imagerie hospitalière en introduisant plus de souplesse dans l’exercice des fonctions et dans les pratiques. Elle y détaille ces trois thématiques en formulant huit recommandations.
Au coeur du diagnostic et du suivi thérapeutique
Au vu de ce rapport, la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR) se félicite, dans un communiqué publié le 12 mai 2016, que la Cour reconnaisse que “l’imagerie médicale se situe au cœur du diagnostic et du suivi thérapeutique. [...] sa bonne organisation conditionne pour partie la qualité de prise en charge des patients, en ville comme en établissements de santé". Mais elle remarque qu’au-delà de ce constat, le suivi des recommandations du rapport se traduirait par une nouvelle étape dans la dégradation de l'offre d'imagerie. La Cour recommande en effet 460 millions de nouvelles économies pour, selon elle, financer l'innovation en imagerie et rendre plus attractif le secteur hospitalier pour les jeunes médecins.
La FNMR refuse tout nouveau plan d’économies
Ces recettes ont, selon la Fédération, déjà été mises en œuvre ces dernières années, à hauteur de 900 millions, avec comme conséquences la fermeture de dizaines de cabinets libéraux de proximité, une menace pour le dépistage organisé du cancer du sein dans les villes et les quartiers concernés par ces fermetures, des difficultés financières accrues pour les services d'imagerie des hôpitaux ou un déficit récurrent, pour un scanner sur 5, ce qui montre que l'imagerie en coupe n'est pas une "rente" comme l'écrit la Cour. Le communiqué de la FNMR prévient une nouvelle fois que cette nouvelle demande d’économies, “irréaliste, inacceptable, va à l’encontre d’une modernisation des plateaux d’imagerie alors que le nombre de malades chroniques notamment atteints de cancer, d'AVC, etc. et le vieillissement de la population justifient le développement des plateaux d’imagerie médicale coordonnée.”
Un plan pour l’imagerie doit reposer sur des mesures médicalisées
Elle demande que les tutelles mettent en place, avec les professionnels, “un plan d'organisation de l’imagerie autour de plateaux techniques complets et diversifiés afin de favoriser la substitution et limiter l’auto prescription, facteur de dépenses supplémentaires, l’’accès au scanner et à l'IRM pour tous les patients dans des délais rapides, - ainsi que - le développement de la radiologie interventionnelle qui réduit les durées d'hospitalisation et les coûts.” Elle conclut en disant qu’un plan pour l’imagerie doit reposer sur des mesures médicalisées. Il doit aussi tenir compte de l'état de la spécialité et des besoins réels de la population.
bruno benque