INSUFFISANCE MITRALE: REPARER OU REMPLACER LA VALVE ?
MERCREDI 04 FéVRIER 2015
Soyez le premier à réagirLe traitement de l'insuffisance mitrale fait l'objet de nombreuses recherches des fabriquants de dispositifs médicaux implantables pour réparer ou remplacer la valve mitrale. C'est un des thèmes qui a été abordé lors du dernier Congrès High Tech, l'événement de référence hivernal de cardiologie interventionnelle.
Le congrès de cardiologie interventionnelle High Tech, qui se tient chaque mois de janvier à Marseille, est un des plus suivis en France. Parmi les nouveautés présentées lors de la session 2015, celle traitant des techniques de traitement de la valve mitrale a été très remarquée.
Réparer la valve mitrale par suture de ses deux feuillets
Les alternatives à la chirurgie dans le contexte de l'insuffisance mitrale (IM) font l'objet de recherches et expérimentations les plus diverses. L'IM survient principalement lorsque la valve mitrale, après un processus dégénératif ou ischémique, ne joue que partiellement son rôle de barrière intermittente entre l'oreillette et le ventricule gauches. L'acte chirurgical consiste en la suture des deux feuillets de la valve, un geste qui est aujourd'hui possible par l'insertion, par voie percutanée, d'un dispositif de type Mitraclip®.
Des clips implantés par voie transcutanée
Le Dr Bertrand Cormier, cardiologue interventionnel au sein d' l'hôpital Privé Jacques Cartier de Massy (91), a présenté le 29 janvier 2015 lors du Congrès High Tech, l'état de l'art concernant la pratique de la pose du Mitraclip®. Ce geste consiste en la mise en place de clips, par voie veineuse fémorale et une ponction transseptale interauriculaire, pour suturer les feuillets de la valve mitrale afin de réduire le reflux, occasionné par l'IM, du ventricule vers l'oreillette. Le Dr Cormier a, pour l'occasion, présenté l'étude randomisée Everest II qui a comparé cette pratique à la chirurgie conventionnelle. Les résultats enregistrés sont encourageants, puisque, à un an, seuls 55% des patients soumis au Mitraclip on fait l'objet d'un geste secondaire, d'un reflux récurrent ou d'un décès, contre 73% pour l'échantillon opéré conventionnellement.
La recherche bat son plein pour réparer ou remplacer la valve mitrale
Les différents fabriquants de dipositifs médicaux implantables spécialisés dans la cardiologie interventionnelle sont très dynamiques dans la recherche de nouvelles techniques susceptibles d'améliorer ce traitement. La plupart se proposent d'agir sur l'anneau mitral, afin de lui redonner une fonctionnalité efficace. Des essais sont en cours, par exemple, sur le vissage d'une bande tout au long de cet anneau mitral, dont on peut dès lors réduire les dimensions par serrage. On trouve également, entre autres dispositifs, des systèmes de crochets implantés sur l'oreillette et sur le ventricule, un polymère fixé dans l'apex du ventricule, ou une valve de remplacement adaptable à l'anneau mitral.
L'ensemble de ces essais, qui ont fait l'objet de mises en place sur des patients, ont enregistré des résultats encourageants, mais concernent encore trop peu de cas pour une évaluation significative. Les différents orateurs ont néanmoins prédit que ces novelles techniques seront à même, à moyen terme, de concurrencer la Mitraclip®, qui a été implanté jusqu'à présent, sur quelques 16 000 malades.
Bruno Benque