Mammographie: mesurer la pression et non pas la force de compression
VENDREDI 21 NOVEMBRE 2014
Il existe une forte variation dans les pratiques de la mammographie, quand à la pression exercée sur les seins des patientes. Le Pr Woutjan Branderhorst propose de réaliser un protocole basé sur une pression cible, qui permettrait de réduire la douleur des patientes, ainsi que les doses de rayonnement, et d’obtenir une bonne qualité d’image. Il présentera son étude lors du congrès RSNA 2014.

La compression du sein est nécessaire en mammographie pour optimiser la qualité d'image et réduire au minimum la dose de rayonnement absorbée. Cependant, la compression mécanique du sein durant la mammographie provoque souvent inconfort et douleur et dissuade certaines femmes de la mammographie de dépistage.
De 3 à 30 kPa suivant les pratiques régionales
Le manipulateur doit ajuster la force de compression en fonction de la taille des seins, de leur composition et de la tolérance de la patiente à la douleur. Les habitudes de travail font que la compression est plus ou moins forte suivant les régions du globe, allant de moins de 3 kilopascals (kPa) à plus de 30 kPa. "Cela signifie que le sein peut être quelquefois pas compressé du tout, ce qui augmente les risques de dégradation de la qualité de l'image et une dose de rayonnement supplémentaire", a déclaré le Pr Woutjan Branderhorst, chercheur au Département de génie biomédical et de physique à l'Académie médicale centre à Amsterdam.
Trouver un protocole basé sur la pression et non pas sur la force
Le Dr Branderhorst et ses collègues ont émis l'hypothèse qu'un protocole de compression basée sur la pression plutôt que la force pourrait réduire la douleur et de la variabilité des pratiques. La force est l'incidence totale d'un objet sur un autre, alors que la pression est le rapport de la force à la surface sur laquelle il est appliqué. Les chercheurs ont développé un dispositif qui affiche la pression moyenne pendant la compression et étudié ses effets dans une randomisée en double aveugle sur 433 femmes asymptomatiques candidates à la mammographie de dépistage.
Moins de douleur et une bonne qualité d’image à 10 kPa
Trois des quatre compressions pour chaque participante ont été effectuées à une force cible de 14 décanewtons (daN), la quatrième à une pression cible de 10 kPa. Les participantes ont évalué la douleur sur une échelle d'évaluation numérique, et trois radiologues expérimentés pour le dépistage du sein on observé la qualité des images. Il en ressort que la pression de 10 kPa ne compromet pas la dose de rayonnement ou la qualité d'image, et, en moyenne, les femmes ont signalé une douleur plus faible que sous une force de 14 daN.
Les implications de cette étude sont potentiellement importants, indique le Dr Branderhorst. La normalisation de la pression pourrait aider à éviter une grande quantité de douleurs inutiles et à optimiser la dose de rayonnement sans nuire à la qualité de l'image. Le dispositif qui affiche la pression moyenne est facilement adaptable aux systèmes de mammographie existants, selon le Dr Branderhorst. Reste à déterminer, par d’autres recherches, si la pression de 10 kPa est la cible optimale.
Paco Carmine