Imagerie interventionnelle: la HAS publie des recommandations
LUNDI 21 JUILLET 2014
La HAS a publié le 8 juillet 2014 un document visant à "améliorer le suivi des patients en radiologie interventionnelle et actes radioguidés", dans lequel elle met l'accent sur le bénéfice/risque et l'implication du médecin prescripteur dans la surveillance des patients en aval de l'intervention.

Dans la mouvance des autres organismes de tutelles impliqués dans le domaine de la radioprotection, La Haute Autorité de Santé (HAS) a identifié différentes actions à mettre en place en vue de réduire le risque d'effets déterministes pour les patients soumis à des procédures d'imagerie interventionnelle.
Renforcer le bénéfice/risque avant et pendant l'intervention
Ces actions sont catégoriées tout d'abord an actions de prévention, rappelant que les médecins réalisant des actes de radiologie interventionnelle doivent s’engager dans la démarche d’accréditation des pratiques à risque et définir des niveaux de référence interventionnels locaux pour chaque type d’intervention. Ils doivent d'autre part organiser une consultation pré-intervention pour apprécier les risques potentiels, prendre une décision partagée avec le patient en fonction du bénéfice/risque et expliquer comment il sera suivi après l’intervention et de vérifier son adhésion au suivi envisagé. En cours de procédure, le texte recommande d'organiser le suivi dosimétrique et l'optimisation des acquisitions, ainsi que de s'équiper d'outils de traçabilité et d'archivage des doses patient.
Un suivi du patient amélioré par l'implication du prescripteur
Lors de la phase d'atténuation, les bonnes pratiques consistent à suivre le patient et repérer rapidement les complications pour le prendre en charge de manière adaptée. Un examen de la peau du patient doit être effectué avant la sortie et lors de chaque visite de suivi, notamment après une irradiation seuil de PDS à 500Gy.cm² ou de dose à la peau de 3 Gy. Il est essentiel d'informer le patient qu'il va être suivi et de préparer un courrier destiné au médecin prescripteur, comprenant, entre autres, le compte rendu de la procédure, rappel des indications, dose reçue, localisation, ainsi que la nécessité de signaler tout signe clinique, en particulier cutané, apparaissant dans les 6 mois après la procédure. Il est demandé également au prescripteur de de prévenir l’opérateur si une lésion cutanée est constatée afin qu’il fasse une déclaration auprès de l’ASN, comme il en a la responsabilité dans le cadre du parcours de soins.
Enfin, en cas de nécrose cutanée, le courrier suggérera de confier le patient directement à un dermatologue, pour une prise en charge spécifique.
Rien de nouveau sous le soleil, donc, toutes ces recommandations découlant des préconisations de l'ASN ou de la SFR notamment. La nouveauté sera inscrite, cela ne fait aucun doute, dans les prochaines versions du manuel d'accréditation des établissements de santé. Les bonnes pratiques devraient donc se généraliser, l'arsenal dissuasif des autres organismes de tutelle ayant eu peu d'effet sur la discipline de certains opérateurs.
Bruno Benque