Un nouvel algorithme au service des insuffisants cardiaques
JEUDI 13 FéVRIER 2014
Il est possible désormais de réaliser des angioscanners low-dose de qualité sur des patients présentant des arythmies. Un nouvel algorithme de correction de mouvements vient d'être mis au point, permettant d'augmenter de 10% l'interprétabilité globale des coronaires tout en réduisant la dose dans les mêmes proportions.

Les principaux freins à la pratique de l'angioscanner coronaire sont liés aux artéfacts résultant des mouvements cardiaques, surtout chez des insuffisants cardiaques, ainsi qu'aux doses, souvent supérieures à la coronarographie, qui leur sont délivrées.
Un nouvel algorithme de correction de mouvement
Une étude de l'équipe du Pr Tobias A. Fuchs, de l'hôpital Universitaire de Zürich, publiée en décembre 2013 sur le site de l'Academic Radiology décrit la mise au point d'un nouvel algorithme de reconstruction des images permettant de corriger les mouvements cardiaques. Grâce à cette nouveauté, il est possible de réaliser des acquisitions low-dose à partir d'un gating ECG prospectif et d'obtenir des images d'une grande finesse. Jusqu'à maintenant, en effet, les artéfacts de mouvements étaient nombreux, notamment chez des patients présentant une arythmie malgré les bêtabloquants qui leur étaient administrés, bien que les doses délivrées s'avéraient faibles.
+10% d'interprétabilité, -10% de dose
L'étude du Pr Fuchs a porté sur 40 patients. Des images traitées par le nouvel algorithme ont été comparées, à l'aveugle, avec celles issues d'une reconstruction conventionnelle. Les acquisitions ont été réalisées selon le protocole de gating prospectif low-dose le plus bas sur des patients arythmiques sans bêtabloquants. Les images utilisant la correction de mouvements se sont montrées plus précises, notamment pour l'étude des segments coronariens moyens. Globalement, l'inteprétabilité globale des coronaire s'est montrée 10% supérieure par rapport à l'utilisation d'une reconstruction conventionnelle. Le tout avec en moyenne 2,3 mSv de dosimétrie patient, alors que la plupart des angioscanners coronaires issus de protocoles avec gating rétrospectif génèrent entre 10 et 15 mSv.
Au final, le Pr Fuchs prédit une avenir certain à l'application de ce nouvel algorithme, qui devrait faire l'objet d'une étude clinique de plus grande ampleur, et permettra, à terme, de gagner en précision d'image tout en réduisant l'exposition des patients insuffisants cardiaques.
Bruno Benque