Les enfants restent éveillés grâce à "L'IRM en Jeu"
LUNDI 03 FéVRIER 2014
L'anesthésie générale est peut-être vouée à disparaître des services prodiguant l'IRM aux enfants. Grâce à "L'IRM en Jeu", ils bénéficient d'une simulation de l'examen destinée à atténuer leur angoisse, ce qui les aide à rester immobiles le temps des acquisitions.

Afin de rassurer les enfants avant leur installation sur la table d'IRM, on peut désormais les préparer en les faisant passer dans un simulateur qui reproduit les conditions d'examen. Initié par l'Association "Le Petit Monde", ce projet, baptisé "L'IRM en Jeu", a été développé par l'équipe du Pr Jean-Pierre Pracros, chef du Service de Radiopédiatrie de l'Hôpital Mère-Enfants du CHU de Lyon-Bron.
Se familiariser avec le bruit de la vraie IRM
En pratique, il s'agit d'une fusée miniature et colorée, comportant un tunnel identique à un dispositif d'IRM, qui reproduit le bruit d'une vraie machine, et dans lequel on installe le jeune patient. On lui applique une antenne factice en lui demandant de rester immobile pendant trois minute pendant qu'on lui projette un dessin animé. L'expérience montre que, lorsqu'il arrive dans la salle d'examen, son appréhension a quasiment disparu et il se prête ainsi avec plus de docilité aux recommandations des professionnels. La présence, au-dessus de lui, d'un écran amagnétique projetant lui aussi un dessin animé y est sans doute aussi pour beaucoup.
Plus de 87% des anesthésies générales évitées
Les résultats d'un protocole de recherche, lancé par le Pr Pracros sur une population de 300 enfants de 3 à 10 ans concernant l'utilisation de ce prototype, ont évalué à plus de 87% le taux d'anesthésies générales évitées grâce à cette procédure. Le dispositif, fabriqué par la société Domed, et que l'on peut acquérir à hauteur de 25 000 €, installation et formation comprises, est déjà installé dans plusieurs centres hospitaliers français dédiés à la prise en charge pédiatrique. La Fondation Lenval, à Nice, est le dernier établissement à l'avoir adopté, en ce mois de janvier 2014, mais ce n'est assurément pas l'ultime. Et déjà, ses promoteurs réfléchissent à des applications en faveur des adolescents ou des adultes angoissés.
Bruno Benque