Les protocoles de coopération qui redessinent les contours du métier de MERM
MERCREDI 20 NOVEMBRE 2024
La démographie des Manipulateurs d’Électroradiologie (MERM) semble pouvoir se stabiliser à moyen terme, ce qui permet à de nombreuses initiatives de coopération radiologue – MERM de fleurir sur le terrain et de pouvoir, à moyen terme, se concrétiser pour répondre à des besoins locaux. Le CNPMEM se propose, dans ce contexte, de centraliser l’enregistrement de tous les protocoles de ces coopération locaux qui sont mis en place sur le territoire.

La démographie des radiologues étant au plus bas, avec peu de perspectives d’amélioration avant longtemps, il va bien falloir que les MERM montent réellement en compétences afin que la continuité des soins en imagerie et en radiothérapie puisse être assurée à moyen terme.
La démographie des MERM semble pouvoir se stabiliser à moyen terme
Beaucoup de radiologues vous diront que les MERM ne sont pas beaucoup plus nombreux sur le marché du travail, ce qui est tout à fait vrai, et que ces derniers sont plus utiles en première ligne pour réaliser les examens pour lesquels ils ont été formés, plutôt que de vouloir étendre leurs prérogatives. Mais il se trouve que les instituts de formation des MERM ont, depuis trois ans, augmenté leurs quotas d’étudiants et que de nouveaux instituts ont ouvert leurs portes récemment.
Leur nombre devrait donc, d’ici deux ou trois ans selon les prévisions, approcher son niveau optimal, ce qui leur permettrait de passer la vitesse supérieure en termes d’acquisition de nouvelles compétences et d’accéder, pour certains, à un statut de MERM augmenté. Leur communauté n’a d’ailleurs pas attendu pour initier des protocoles de coopération, d’abord locaux, qui sont devenus nationaux et leur donne l’occasion désormais de pratiquer l’échographie, la pose de picc line, la dosimétrie en radiothérapie ou le post-traitement d’images en coupe notamment.
De nombreuses initiatives de coopération radiologue - MERM fleurissent sur le terrain pour répondre à des besoins locaux
Mais l’évolution ne s’arrête pas là, puisque de nouveaux protocoles locaux fleurissent çà et là, montrant, d’une part, que la demande est forte dans ce domaine et, d’autre part, que les tandems radiologue-MERM sont créatifs pour répondre à cette demande. Et c’est dans ce cadre que le Conseil National des MERM (CNPMEM) a lancé un appel aux acteurs de terrain afin qu’ils lui communiquent les nouveaux protocoles de coopération qui se mettent en place. Et depuis la rentrée, il en a récolté quelques-uns qui couvrent un large panel d’activités.
On parle ici de la réalisation, par un MERM, du sertissage de prothèse de TAVI avant sa pose dans le cathlab du Centre Hospitalier Universitaire Grenoble Alpes (CHUGA), ce qui permet de réduire le nombre de cardiologues en salle ainsi qu’une supervision médicale directe du geste du MERM pour plus de sécurité. On parle également d’une coopération entre radiologues, nucléaristes, endocrinologues et MERM du CHU d’Angers, pour la réalisation de cytoponctions thyroïdiennes sous échographie par ce dernier pour un accès aux soins plus rapide.
Le CNPMEM se propose de centraliser l’enregistrement de tous les protocoles de coopération locaux qui sont mis en place
Le CNPMEM décrit également, toujours au CHUGA, la délégation de la tâche de validation des mesures EOS, généralement effectuée par un radiologue pédiatrique, aux manipulateurs qualifiés, ce qui libère, là aussi, du temps médical et optimise le parcours de soins du patient. À l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM), les MERM profitent d’un protocole qui leur donne la possibilité d'orienter les patients vers la modalité d’imagerie adaptée à l’état et à la pathologie du patient, pour une réduction du temps d'attente et une optimisation du diagnostic.
L’ensemble des initiatives mises en place dans ce contexte sont décrites avec précision sur le site du CNPMEM. Nous vous conseillons vivement d’aller les consulter, car les différentes étapes de la mise en place de ces protocoles y figurent avec pertinence. Cela pourrait faire germer quelques idées de protocoles supplémentaires, chaque centre d’imagerie, de médecine nucléaire ou de radiothérapie évoluant dans un contexte qui lui est propre.
Bruno Benque