Imagerie de la stabilité de la hanche
VENDREDI 09 FéVRIER 2024
La stabilité de la hanche est déterminée par l’intégrité et le bon positionnement de trois éléments anatomiques majeurs, le labrum, le ligament acétabulaire et le ligament rond. Une étude exhaustive publiée dans la Revue Radiographics nous propose les images radiologiques typiques des dysfonctionnements qui peuvent fragiliser cette stabilité.

La hanche est une articulation particulièrement contrainte avec une stabilité statique essentielle assurée par le labrum, les ligaments capsulaires et le ligament rond. Le labrum est une structure fibrocartilagineuse située le long du bord acétabulaire qui entoure la majeure partie de la tête fémorale.
La Revue Radiographics propose une étude exhaustive des explorations radiologiques relatives aux éléments anatomiques qui stabilisent la hanche
Le labrum et la capsule sont des composants essentiels du puissant mécanisme d'aspiration de l'articulation, maintenant la pression hydrostatique intra-articulaire nécessaire pour contenir le liquide dans le compartiment central. La capsule et les ligaments capsulaires permettent une amplitude de mouvement complète mais restreignent les risques de subluxation et de luxation. Le ligament rond est un stabilisateur secondaire de la hanche, complétant les ligaments capsulaires en agissant comme une « écharpe » pour empêcher la subluxation de la tête fémorale aux extrémités des mouvements.
La taille, la forme variable et l'orientation de ces stabilisateurs, ainsi que l'apposition étroite des surfaces articulaires de l'articulation, rendent l'évaluation par imagerie difficile. Mais l'avènement de l'arthroscopie de la hanche a accru la reconnaissance de nombreuses pathologies affectant ces structures. La Revue Radiographics propose une étude exhaustive de l’arsenal radiologique permettant aujourd’hui un diagnostic précis des diverses pathologies du labrum et du système capsulaire de la hanche, ainsi qules différentiations qui peuvent apparaitre en post-opératoire.
L’arthro-IRM et l’IRM 3T comme examens de choix pour ce type d’exploration
La technique de base pour évaluer les dysmorphismes osseux pouvant prédisposer aux déchirures labrales ou à l’instabilité de la hanche, notamment le conflit fémoro-acétabulaire (CFA) à « came » et « pince », la dysplasie de la hanche et l’arthrose, est la radiographie conventionnelle. Les auteurs de l’article évoquent également l’échographie, utile pour le dépistage des maladies tendineuses, des déchirures musculaires, des épanchements articulaires et des collections liquidiennes périarticulaire, la tomodensitométrie (TDM), pour la caractérisation de la dysplasie de la hanche et des déformations en came ou en pince dans des formes multiplanaires et tridimensionnelles ainsi que pour le calcul pré-opératoire de la version fémoro-acétabulaire.
Mais l’IRM est désormais la modalité d’imagerie de choix pour l’évaluation directe du labrum, des ligaments capsulaires et du ligament rond Des protocoles d’acquisition optimisés avec un champ de vision ciblé, une épaisseur de section fine et une résolution spatiale élevée pour représenter l'anatomie et la maladie de ces petites structures. Les reconstructions radiales, en particulier, génèrent des images orientées perpendiculairement à la courbure de l'articulation, fournissant ainsi de véritables coupes transversales de tous les quadrants de celle-ci ainsi qu’une représentation du cartilage et du labrum, ce qui est particulièrement important dans l'exploration du CFA.
D’autre part, l’arthrographie IRM (ARM) apporte une plus-value significative par rapport l'arthroscopie, avec une spécificité (100%), une sensibilité (92% à 100% ) et une précision (93% à 96% ) significatives pour le diagnostic des déchirures labrales. L’étude du labrum peut se faire également par IRM 3-T non arthrographique.
Un listing détaillé des images décrivant les différents stades de la maladie de la stabilité de la hanche
Les auteurs utilisent l'IRM 3-T conventionnelle à la place de l'ARM pour l'évaluation initiale du dérangement interne de la hanche et réservent l'ARM à l'évaluation d'une hanche postopératoire ou d'un jeune adulte présentant des douleurs persistantes et des résultats normaux à l'IRM 3-T. Ils décrivent les variantes labrales normales comme similaires à une maladie labrale et peuvent être différenciées par l'évaluation de l'épaisseur ou de la largeur, de la forme, des bordures, de l'emplacement et des anomalies associées.
Les systèmes de classification de Lage, pour l’arthroscopie, et Czerny, pour l’imagerie conventionnelle, sont actuellement les plus connus et décrivent le CFA comme un facteur de risque de déchirure labrale, classé, selon les dysmorphismes osseux du fémur (« came ») ou de l'acétabulum (« pince ») ou une combinaison des deux (mixte). Les auteurs listent, dans cet article, les différentes images radiologiques que l’on peut trouver aux différents stades de la maladie touchant le labrum, les ligaments capsulaires et le ligament rond qui ont tous une fonction importante dans la stabilité de la hanche.
Bruno Benque avec RadioGraphics