Les effets du covid sur la réhabilitation cérébrale post AVC
VENDREDI 26 MAI 2023
Selon un article publié dans l’American Journal of Roentgenology (AJR), l'infection par le SRAS-CoV-2 peut favoriser la progression continue de l'infarctus cérébral après un AVC, même après la reperfusion endovasculaire. Ce travail a exploré notamment les zones d’ombre chez des sujets non infectés comparées à celles apparues cheszdes sujets infectés et non vaccinés.

Toutes les séquelles neurologiques de l'infection par le SRAS-CoV-2 sont désormais bien reconnues, avec de larges manifestations couvrant les domaines cérébrovasculaire et neurocognitif notamment.
Des perturbations cérébrovasculaires en période de pandémie COVID-19
Des chercheurs de l’University Langone Health de New York (USA) ont identifié, au printemps 2020 dans Big Apple, une tendance aux événements cérébrovasculaires tels des occlusions artérielles et veineuses ou des hémorragies intracrâniennes, qui ont été expliqués par la suite comme provenant de perturbations hématologiques, vasculaires et immunologiques. De même, de nombreux infarctus ont été repérés après la reperfusion chez les patients présentant un AVC ischémique sans pour autant établir de lien de cause à effet avec le COVID-19.
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Cette équipe de chercheurs a donc réalisé une analyse rétrospective qui part de l'hypothèse selon laquelle la croissance de l'infarctus après reperfusion endovasculaire chez les patients atteints de COVID-19 dépasse celle des patients qui n'ont pas été sujets au COVID-19. Une étude multisite a été menée dans le but de quantifier la zone cérébrale de pénombre chez les deux populations de patients.
Comparaison des zones de pénombre chez les patients non infectés et chez les porteurs du virus non vaccinés
« Les résultats ont des implications potentielles pour le pronostic, la sélection du traitement et la surveillance de la croissance de l'infarctus chez les patients revascularisés dans les futures vagues d'infection par de nouvelles souches virales », a écrit la première auteure de cet article, le Dr Seena Dehkharghani, directrice de l'imagerie cérébrale et des AVC à l’University Langone Health de New York.
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Cette étude, publiée dans l'American Journal of Roentgenology (AJR), a comparé, par tomodensitométrie de perfusion puis par contrôle IRM,100 patients présentant consécutivement le COVID-19 et un AVC ischémique entre mars 2020 et avril 2021 avec une cohorte contemporaine de 282 patients atteints d’AVC qui n'avaient pas le COVID-19. Les chercheurs ont conclu que le COVID-19 était un prédicteur significatif d'une croissance absolue de l'infarctus de 15 cm3 ou plus. « Ces résultats soutiennent l'évolution clinique potentiellement agressive des événements cérébrovasculaires chez les patients atteints de COVID-19, suggérant une plus grande croissance de l'infarctus et une consommation continue de tissus à risque, même après une reperfusion endovasculaire », concluent le Dr Dehkharghani et son équipe.
Bruno Benque avec AJR