Impact du COVID-2 sur le myocarde de jeunes sportifs américains
LUNDI 05 SEPTEMBRE 2022
Dans une recherche publiée dans la revue Radiology: Cardiothoracic Imaging, de jeunes adultes actifs ayant déjà été infectés par le SRAS-CoV-2 présentaient une tension systolique circonférentielle globale et segmentaire (CS) différentiée par rapport à un groupe de témoins sportifs. Cette différence a été observée même chez les athlètes sans signe de myocardite. Chez les sujets atteints de myocardite, l’ECG et l’échocardiogramme semblaient normaux.

La Revue Radiology : Cardiothoracic Imaging, a publié une étude américaine récente à propos des répercussions cardiaques du SRAS-CoV-2 sur des jeunes adultes actifs.
Athlètes et militaires atteints de myocardite aigüe après infection au Sars-CoV-2
Cette étude de cohorte observationnelle rétrospective a inclus 188 soldats et athlètes pour une IRM cardiaque après une infection par le SRAS-CoV-2 (C19+) entre juillet 2020 et février 2021, ainsi qu’un groupe témoin de 72 soldats et athlètes ayant fait l’objet d’une IRM cardiaque de mai 2019 à février 2020, avant donc le premier cas de SRAS-CoV-2 détecté aux USA (C19-). La tension systolique circonférentielle (CS) globale et segmentaire a été mesurée, puis comparée entre chaque groupe à l'aide de modèles non ajustés et ajustés à plusieurs variables. La myocardite aiguë a été diagnostiquée selon les critères modifiés de Lake Louise et la localisation de la prise de contraste pathologique tardive au gadolinium a été déterminée.
Une prise de contraste tardif dans certains segments du myocarde
Parmi les 188 athlètes C19+ (âge médian, 25 ans ; 131 hommes), la majorité avait une maladie bénigne. La CS globale différait significativement entre les groupes C19+ et C19, avec une médiane de -24,0 (IQR -25,8, -21,4) vs -25,0 (-28,0, -22,4), respectivement. Cette différence de CS a persisté après ajustement pour l'âge, le sexe, l'indice de masse corporelle, la fréquence cardiaque et le coefficient β de la pression artérielle systolique. En analyse segmentaire, les segments basal et moyen inféroseptal, septal et inférolatéral étaient significativement différents, correspondant à une fréquence plus élevée de prise de contraste tardif post-COVID au gadolinium. Les différences globales et segmentaires étaient similaires après exclusion des athlètes atteints de myocardite.
Des myocardites sans signes pathologiques à l’ECG ou à l’échocardiographie
Les auteurs de l’étude ont remarqué que le diagnostic de myocardite chez les athlètes après une infection au SRAS-CoV-2 présente un défi unique car un entraînement sportif intensif peut entraîner des changements adaptatifs qui ne doivent pas être confondus avec une pathologie. Dans cette étude, aucun des athlètes diagnostiqués avec une myocardite n'avait un ECG ou un échocardiographie anormal, bien que les tests aient été effectués pendant la période de convalescence après la période infectieuse aiguë. De plus, la plupart des patients diagnostiqués avec le SRAS-CoV-2 avaient des infections relativement bénignes avec des symptômes non spécifiques pouvant s’ajouter à ceux de la myocardite, ce qui nécessitait d’autres investigations.
Bruno Benque avec RSNA