Les prescripteurs américains répondent aux alertes concernant la pénurie d'Iohexol

Une étude américaine parue dans l’American Journal of Roentgenology (AJR) se propose d’évaluer l’impact de l’intervention des tutelles sanitaires dans le cadre de la pénurie mondiale de produit de contraste qui sévit actuellement.

Des alertes gouvernementales dans le DMP pour répondre à la pénurie de produit de contraste iodé

Le gouvernement américain a en effet adressé deux alertes dans les Dossiers Médicaux Partagés (DMP) afin de limiter les examens scanographiques injectés, notamment dans le Massachussetts. « Les résultats indiquent la capacité d'obtenir rapidement des changements dans le comportement des cliniciens et dans la pratique clinique ultérieure en utilisant des alertes dans le DMP à l'échelle du système », souligne le premier auteur de cette étude, le Dr Daniel I. Glazer du Center for Evidence-Based Imaging du Brigham and Women's Hospital à Boston (Massachussetts - USA).

Une incitation à se tourner vers des modalités radiologiques n’utilisant pas de solutés iodés

Cette étude rétrospective a inclus 78 792 patients qui ont fait l’objet d’au moins un examen tomodensitométrique (TDM) (ambulatoire, hospitalisation ou service d'urgence) du 1er avril au 3 juillet 2022. Le 10 mai, une première intervention sur les DMP a créé une alerte générale concernant toute prescription de TDM corps entier injectée, notant la pénurie actuelle d'iohexol et recommandant d'autres modalités d'imagerie. Une deuxième intervention similaire a été réalisée le 16 mai 2022, obligeant les médecins référents à saisir des informations cliniques détaillées pour toutes les prescriptions de TDM corps entier injectée, que les radiologues ont pris en compte lors des protocoles d’examens.

Une baisse significative des prescriptions après intervention des tutelles sur le DMP

L’étude a répertorié le nombre journalier moyen de patients faisant l’objet d’une TDM avant la première alerte, après la première alerte et après la seconde alerte, qui était respectivement de 726, 689 et 639, le nombre moyen de prescriptions de TDM injectées étant respectivement de 154, 143 et 131.

Notant que leur système de santé régional comprenait deux grands centres médicaux universitaires, sept hôpitaux communautaires, trois hôpitaux spécialisés et plusieurs centres de soins ambulatoires affiliés, les chercheurs ont affirmé que « le nombre de patients faisant l’objet d’une TDM injectée a diminué de 12,0% et le nombre de prescriptions pour ce même examen a diminué de 15,2% ».