Le PET pour confirmer la forme pédiatrique de COVID long
MERCREDI 26 JANVIER 2022
Une étude française publiée dans l’European Journal of Nuclear Medicine @ Molecular Imaging a récemment pu démontrer l’existence d’un COVID long chez les enfants. Des examens PET pratiqués dans une population pédiatrique touchée par le virus ont en effet montré une atteinte hypométabolique cérébrale identique à celle qui affecte les adultes.

Plusieurs semaines après l'infection au COVID-19, certains enfants rapportent la persistance ou la récidive de troubles fonctionnels. Cette présentation clinique a été qualifiée de « COVID long » dans la population adulte, et un profil hypométabolique cérébral [18F]-FDG PET a récemment été suggéré comme biomarqueur.
Le COVID long touche-t-il aussi les enfants ?
Alors que le long COVID est actuellement reconnu par la communauté médicale, les formes pédiatriques font encore débat. Cependant, si le long COVID affecte principalement les patients plus jeunes avec peu de symptômes initiaux, la survenue de telles présentations chez les enfants doit être étudiée. Dans cette lignée, deux séries de cas publiées en Suède et en Lettonie ont d'abord décrit le long COVID chez quelques enfants et une étude australienne a rapporté des symptômes post-aigus du COVID-19 chez 8 % des 151 enfants suivis plus de 3 mois après avoir été testés positifs au SARS-CoV-2.
D’autre part, une étude italienne a objectivé 50 % d'une cohorte de 129 enfants qui présentaient des symptômes résiduels lors du suivi 4 mois après le diagnostic initial, alors que dans une étude anglaise 4,4 % des 1 734 enfants qui ont été testés positivement pour le SRAS-CoV2 ont connu une durée de maladie supérieure à 28 jours.
Un schéma hypométabolique chez les enfants, similaire à celui des adultes touchés par le COVID long
Une nouvelle étude française, initiée par le Pr Éric Guedj, Chef de Service de Médecine nucléaire à l’Hôpital de la Timone (AP-HM), et publiée dans l’European Journal of Nuclear Medicine & Molecular Imaging, présente 7 cas pédiatriques objectivant des symptômes évoquant une COVID longue, qui ont été explorés par TEP cérébrale [18F]-FDG. Le schéma d'hypométabolisme, obtenu par rapport à 21 témoins pédiatriques, a été confronté à ceux précédemment rapportés entre des patients adultes atteints de COVID long et des sujets adultes sains.
Malgré une gravité initiale plus faible au stade aigu de l'infection, les patients pédiatriques ont présenté en moyenne 5 mois plus tard un schéma hypométabolique cérébral similaire à celui observé chez les patients adultes COVID longs, impliquant les lobes temporaux médiaux bilatéraux, le tronc cérébral et le cervelet, ainsi que le gyrus olfactif droit avec récupération partielle de la TEP chez deux enfants à distance.
Les chercheurs avancent que ces résultats fournissent des arguments en faveur d'un possible long COVID chez l'enfant, avec une atteinte cérébrale fonctionnelle similaire à celles retrouvées chez l'adulte, quels que soient l'âge et la gravité initiale.
Bruno Benque avec EJNMMI